Amir Badran : “L’éclatement de la “Liste unifiée” affaiblirait la représentation des citoyens arabes”

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CHRONIQUES POUR LA PAIX : AMIR BADRAN répond aux questions de PAUL OUZI MEYERSON sur la nouvelle stratégie de Benyamin Netanyahou vis-à-vis des arabes israéliens et de leurs élus de la  “Liste Unifiée” également intitulée “Liste Commune”. Amir Badran est avocat et conseiller municipal de la ville de Jaffa (Yafo) où il réside. 

En Israël, pour la quatrième fois en deux ans, des élections parlementaires vont avoir lieu au mois de mars. Déjà les manœuvres électorales sont en marche selon le bon vieux principe du scrutin proportionnel propice aux alliances les plus inattendues. Et première surprise, il semblerait que Benyamin Netanyahou, le premier ministre sortant chef du parti nationaliste Likoud, tente de se rapprocher de députés arabes qui se sont tous rassemblés, il y a un an, dans la « Liste Unifiée » (ou “Commune”). Il négocie avec MANSOUR ABBAS, le leader de la composante islamo-conservateur de cette liste. Quelles en seront les conséquences, le Likoud veut-il récupérer une partie des électeurs arabes israéliens ?  

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Amir Badran explique que la “Liste Commune” des partis arabes regroupe quatre composantes qui ont chacune gardé leurs spécificités. Il y a deux listes nationalistes pan-arabe, une liste de gauche progressiste et une liste islamiste-conservateur. Mansour Abbas, qui négocie une alliance avec le Likoud  de Netanyahou, est un des leaders de la tendance islamiste. Au cours de dernières élections en 2020, la “Liste Commune” a recueilli 90 % des voix des électeurs arabes et envoyé 15 députés à la Knesset , ce qui est inédit depuis la création de l’état d’Israël. “L’initiative unilatérale de Mansour Abbas menace la cohésion de cette union, ne respecte pas ses règles internes et peut conduire à son éclatement. Si cela devait se produire, il y aurait un affaiblissement de la représentation des citoyens arabes d’Israël”, souligne l’élu de Jaffa.

Amir Badran estime que “les accords d’Abraham”, c’est-à-dire les accords de paix entre Israël, les pays du Golf, le Maroc et le Soudan, ont très peu d’influence sur la situation des arabes d’Israël et leurs opinions politiques. “Pour la plupart de ces pays, il y avait déjà des liens officieux, et même quasi officiels pour le Maroc”, rappelle-t-il…

L’avocat israélien considère que si la “Liste Commune” venait à éclater lors des élections de mars 2021 pour la Knesset, certains des partis arabes qui la composent pourraient ne pas passer le seuil d’éligibilité de 3,5%. “En fin de compte cela dépend du jeu politique de Mansour Abbas vis-à-vis de Netanyahou et du Likoud. Certains partis sionistes de l’opposition pourraient, alors, être tentés de séduire les électeurs arabes en passant des accords avec certaines composantes de la “Liste Commune”, conclut Amir Badran.

 

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