Vers un retour américain sur la scène proche-orientale ?

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L’annonce de la prochaine visite d’Obama en Israël et en Cisjordanie suscite depuis quelques jours un grand nombre de commentaires.

En précipitant l’annonce de son voyage, avant même la constitution d’un gouvernement à Jérusalem, Obama cherche-t-il à s’immiscer dans la politique intérieure israélienne, en poussant Netanyahou à choisir ses alliés au centre plutôt qu’à l’extrême droite du nouvel échiquier politique israélien ?

Est-ce le dossier iranien ou la question de la reprise des négociations israélo-palestiniennes qui sera au centre des entretiens qu’Obama aura à Jérusalem ?

En se rendant pour la première fois en tant que Président des États-Unis en Israël, Obama veut-il avant tout exercer une pression sur Netanyahou pour éviter une initiative militaire israélienne contre l’Iran, à un moment particulièrement dangereux compte tenu de la situation en Syrie ?

Ce voyage marque-t-il plutôt la volonté d’une reprise en main du dossier israélo-palestinien par la nouvelle administration américaine, après la déception qui a suivi le discours du Caire prononcé par Obama après sa première élection ?

L’administration US et l’entourage de Netanyahou seraient-ils en train de négocier en secret un accord selon lequel les Américains s’engageraient à exercer des pressions sur l’Iran en échange d’une acceptation des Israéliens à reprendre les négociations avec les Palestiniens ?

La présence ces jours-ci à Washington des deux conseillers de Netanyahou, Yaakov Amidror et Yitzhak Molcho, semble l’annoncer. Les récentes déclarations d’Amidror, conseiller à la sécurité nationale, connu jusqu’à présent pour ses positions droitières, qualifiant de « problématique » la poursuite de la construction dans les territoires « parce qu’elle compromet la position internationale d’Israël », nous interpellent. En quoi l’annonce de nouvelles constructions dans les territoires, qui n’avait rien de problématique à la veille des élections, l’est-elle maintenant ? Y a-t-il un vent nouveau qui se lève au Proche-Orient ?

Il est encore trop tôt pour répondre à ces questions. En tout cas, avant de se lancer dans la périlleuse entreprise qui consiste à s’impliquer dans le processus de paix au Proche-Orient, il est impératif que ceux qui souhaitent courageusement s’y risquer, tirent certaines leçons du passé.

Tout d’abord il ne faut pas oublier que la disposition à faire des concessions en vue d’un accord avec les Palestiniens, confirmée régulièrement par tous les sondages menés en Israël, va de pair avec une méfiance largement partagée par la population juive à l’égard de la communauté internationale.

Les Palestiniens, quant à eux, sont divisés entre ceux qui accordent encore un certain crédit aux puissances occidentales pour les aider et ceux qui, n’y croyant plus, peuvent être tentés par les méthodes du Hamas qui obtient de meilleurs résultats.

Ce constat doit conduire les États-Unis et l’Union Européenne, seuls acteurs capables de jouer un rôle dans la région, à essayer en priorité de gagner la confiance des deux populations. Faute d’une telle dynamique, ils ne parviendront pas à convaincre les dirigeants des deux parties de reprendre sérieusement les négociations. Et se lancer sans le maximum de garanties dans une reprise du processus de paix serait une erreur fatale, compte tenu des précédentes tentatives qui ont toutes échoué.

Il est par ailleurs légitime, de part et d’autre, que chacun se pose des questions sur la volonté de l’autre d’aboutir à un compromis. Les responsabilités des échecs passés sont largement partagées. C’est pourquoi la communauté internationale ne peut se contenter de jouer le rôle d’arbitre mais doit être partie prenante de la négociation, en apportant des propositions concrètes sur chacune des questions en litige. Depuis le temps qu’Israéliens et Palestiniens négocient, tous ceux qui ont été impliqués dans ces pourparlers connaissent peu ou prou les contours de la solution. Des modèles comme celui de l’Initiative de Genève existent, sur lesquels il est possible de s’appuyer.

Quand les politiques font défaut, c’est à la société civile qu’il revient de jouer le rôle d’aiguillon. La conscience de l’urgence à résoudre ce conflit, qui nous avait conduit à lancer JCall, n’a pas disparu. Bien au contraire. Si effectivement commence à se mettre en place une initiative internationale au Proche-Orient, il est de notre responsabilité, à notre modeste place, de contribuer à ce qu’elle réussisse. C’est le sens de notre mouvement. Rejoignez-nous ! Donnez-nous les moyens de notre action !

David Chemla

 

Pour des informations détaillées voir la rubrique « Repères » de notre site : « Mobilisation diplomatique pour la visite d’Obama »

 

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