Mobilisation diplomatique pour la visite d’Obama

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(photo : John Kerry et Joe Biden)

 

Le Président des Etats-Unis visitera Israël, les Territoires palestiniens et la Jordanie au printemps prochain. John Kerry, le nouveau Secrétaire d’état américain, prépare le terrain à Barack Obama. Le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne précisent leurs positions. La diplomatie européenne se fait attendre.

 

Le Président des Etats-Unis n’apportera pas un nouveau plan de paix

Un sommet entre le Président Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pourrait avoir lieu lors de la visite du Président américain dans la région prévue au printemps, a confirmé Jay Carney, le secrétaire de presse de la Maison Blanche, le 5 février dernier. La date et les détails du voyage ne sont pas encore précisés mais Jay Carney a indiqué que les deux responsables politiques auront alors « l’opportunité d’approfondir les sujets qui les concernent ce qui inclut, bien sûr,  l’Iran et la Syrie ».  C’est la première fois que le nouveau Président des Etats-Unis, qui entame son deuxième mandat, se rendra en Israël, dans les Territoires palestiniens et en Jordanie.

« Durant la visite du président Obama, on peut s’attendre à un sommet tripartite voire même peut-être quadripartite avec le roi Abdallah II de Jordanie », a affirmé le vice-ministre des affaires étrangères israélien Danny Ayalon cité par la radio militaire (Galei Tsahal).

« Les préparatifs sont d’ores et déjà en cours pour une rencontre au sommet entre Obama, Netanyahu, Abou Mazen (Mahmoud Abbas) et peut-être le roi de Jordanie Abdallah II, que les Américains souhaitent renforcer », a ajouté M. Ayalon sans préciser où ces rencontres pourraient avoir lieu.

Cependant, toujours selon Jay Carney, le secrétaire de presse de la Maison Blanche « le Président des Etats-Unis n’apportera pas un nouveau plan de paix avec lui à Jérusalem ». Dans les chancelleries européennes et en Israël, on estime que le Président Obama effectuera sa visite le 20 mars 2013. La Maison Blanche n’a pas démenti…

(cliquer pour lire le communiqué de presse de la Maison Blanche)

 

 John Kerry  en Israël vers le milieu de février

Parallèlement, le nouveau Secrétaire d’état américain John Kerry a fait part de son intention de relancer le processus de paix au Moyen-Orient. « Sur la paix au Proche-Orient, le secrétaire d’État a souligné son engagement personnel et celui du Président  Obama en faveur de la sécurité d’Israël et de la recherche d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens », a affirmé la porte-parole du Département d’Etat, Victoria Nuland, à propos d’une conversation qui a eu lieu entre John Kerry et Shimon Peres, Président de l’Etat d’Israël, Benjamin Netanyahou, ancien Premier ministre chargé de mettre en place le nouveau gouvernement de coalition de la 19ème Knesset  et Mahmoud Abbas, le Président de l’Autorité palestinienne.

Selon une information publiée par le New York Times, John Kerry, qui vient de succéder à Hillary Clinton à la tête du département d’État, se rendrait en Israël à la mi-février.

(Cliquer pour lire le communiqué du Département d’état américain)

 

Restrictions palestiniennes

Un porte-parole de M. Abbas, cité par l’agence officielle palestinienne Wafa, a pour sa part révélé que le président de l’Autorité palestinienne et le Secrétaire d’état américain ont convenu de se rencontrer « rapidement » pour discuter du processus de paix.

Les responsables de l’Autorité palestinienne ont accueilli favorablement la visite prochaine du Président Obama en posant, cependant, quelques restrictions. Selon l’agence palestinienne indépendante Ma’an,  Nabil Abu Rdeina, porte parole du Président Mahmoud Abbas, a exprimé l’espoir que « cette fois l’effort de l’administration américaine soit décisif et sérieux. Nous espérons qu’elle exercera les pressions nécessaires afin qu’Israël cesse sa politique d’expansion des colonies. Il faut libérer les terres nécessaires à l’établissement d’un état Palestinien indépendant  à l’intérieur des frontières d’avant le 4 juin 1967 ».

Nabil Abu Rdeina a ajouté : « cette visite sera vraiment positive si les Etats-Unis font de réelles pressions sur l’état d’Israël plutôt que des rencontres. Nous avons besoin d’une nouvelle politique américaine ».

 (Cliquer pour lire la position de l’Autorité palestinienne)

 

Israël : Benjamin Netanyahou évoque encore la solution des « deux Etats ».

En Israël, toujours dans la perspective de la visite du Président Obama, Benjamin Netanyahou s’est référé une nouvelle fois à la solution des « deux Etats ». A l’occasion d’une conférence qui s’est tenue à Jérusalem le 12 février dernier, et qui réunissait les responsables des grandes organisations juives américaines, le Premier ministre a rappelé que le  discours qu’il avait tenu à l’université Bar Ilan en 2009 était toujours d’actualité. A l’occasion de cette fameuse allocution, Netanyahou avait clairement admis, pour la première fois, que la solution de « deux états pour deux peuples » pouvait devenir l’objectif d’une négociation entre l’Etat hébreu et les palestiniens à condition que l’Etat palestinien soit démilitarisé et que ses dirigeants reconnaissent le caractère Juif de l’état d’Israël.

Benjamin Netanyahou a néanmoins averti que « pour parvenir à cette solution il fallait mener des négociations de bonne foi, ce qui veut dire que vous ne devez pas poser de conditions avant de commencer les pourparlers. A mon grand regret, les Palestiniens ont sans cesse posé des préalables aux négociations ce qui a tout bloqué pendant quatre ans ».

Le Premier ministre israélien entend également demander au Président Obama que la communauté internationale se mobilise davantage et augmente ses pressions sur l’Iran pour que Téhéran ne puisse mener à bien son projet d’armement nucléaire.

(Cliquer pour lire le discours complet de Benjamin Netanyahou)

 

L’Union européenne dans l’expectative

Du coté de l’Union européenne, Catherine Ashton  n’a pas encore commenté officiellement la venue du Président des Etats-Unis au Moyen-Orient. Lors de la dernière réunion de l’ensemble des ministres des affaires étrangères  européens, le 31 janvier dernier à Bruxelles dans le cadre du Conseil de l’Europe, la paix entre israéliens et palestiniens n’était pas à l’ordre du jour, la priorité ayant été donnée aux retombées du « Printemps Arabe ».

Pourtant, début janvier 2013,  plusieurs journaux ont évoqué la possibilité que l’Union européenne présente un nouveau plan pour relancer le processus de paix entre israéliens et palestiniens. L’Union aurait dû le présenter après les élections en Israël.  Il devait, notamment, inclure « l’établissement d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967 avec pour capitale Jérusalem-Est » et, vraisemblablement, comprendre « une demande de gel de toutes les constructions dans les colonies juives ». On attend toujours des d’informations sur cette initiative…

 

François Hollande et Joe Biden

Pourtant, il est inimaginable que  l’Union européenne reste « l’arme au pied » si une percée diplomatique  s’effectuait entre Jérusalem et Ramallah suite à la visite du Président Obama. A ce propos, notons que François Hollande a rencontré Joe Biden, le Vice Président américain, le 4 février dernier. Lors d’une conférence de presse commune au Palais de l’Elysée, le Président de la République française a déclaré que « nous avons aussi la même volonté de faire repartir le processus de paix au Proche-Orient. Dès lors que les élections israéliennes viennent d’avoir lieu, dès lors que les autorités palestiniennes sont prêtes à s’engager, nous devons faire en sorte que les Etats-Unis et l’Europe puissent agir pour la reprise des négociations pouvant aboutir à la création des deux Etats. » Le Président français a également souligné qu’il avait abordé ces questions par téléphone avec le Président Obama.

 (Lire le discours complet de François Hollande et Joe Biden)

 

 L’analyse politique de David Chemla sur notre site : « Vers un retour américain sur la scène proche-orientale ? »

 

 

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