Nava Hefetz : une rabbin engagée pour la défense des droits humains en Israël et Cisjordanie

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-CHRONIQUES POUR LA PAIX –

PAUL OUZI MEYERSON interview Madame le Rabbin NAVA HEFETZ qui est membre de l’ organisation israélienne des «RABBINS POUR LES DROITS HUMAINS ».  Cette organisation intervient, notamment, en Cisjordanie pour protéger les villageois palestiniens des attaques violentes de certains habitants juifs de Judée et Samarie  (« la jeunesse des collines »)

NAVA HEFETZ est la directrice pédagogique de cette organisation, elle a dirigé des dizaines de programmes en Israël et à l’étranger. Elle a notamment développé un programme visant à enseigner les droits humains selon les perspectives juives et le point de vue international.

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NAVA HEFETZ rappelle que l’organisation des « Rabbins pour les droits humains » a été créée en 1988 suite à la première Intifada (révolte des Palestiniens de Cisjordanie) afin de faire entendre une « voix juive humaniste et d’éclairer sur la situation dans les territoires occupés. Il s’agissait de montrer que ce qui se déroulait en Judée et Samarie ne coïncidait pas avec la tradition et l’éthique juive ». Aujourd’hui, on dénombre 140 rabbins de toutes obédiences (orthodoxes, libéraux, traditionalistes) qui s’impliquent dans ce mouvement. L’organisation peut compter également sur l’engagement de 800 volontaires de la société civile.

Madame le rabbin souligne que l’action de son organisation s’exerce dans trois domaines :

a/ Éducation de la jeunesse aux droits humains, notamment dans les lycées pré-militaires (méhinot et pnimiot).

b/ Formation dans les universités en Israël.

c/ Stages sur le terrain en Cisjordanie et dans les villages arabes d’Israël. Rencontres entres Juifs Israéliens et Palestiniens.

Rabbins pour les droits de l’homme : cueillette des olives dans les champs palestiniens. Volontaires israéliens.

Nava Hefetz considère que, parmi les actions de son organisation, la plus importante consiste en la protection des villageois palestiniens contre la violence de certains habitants juifs de Judée et Samarie, notamment l’ultra violence des « Jeunes des collines ». Cette protection consiste , essentiellement, en la participation de membres de son organisation à la cueillette des olives dans les zones B et C de Cisjordanie (1), surtout quand les oliveraies sont proches d’implantations sauvages (2). Elle précise que « les Jeunes des collines sont des délinquants qui travaillent contre l’État d’Israël. Ce sont des jeunes sans éducation soumis à l’idéologie de rabbins extrémistes qui militent pour le retour du royaume de David et la reconstruction du Temple de Jérusalem sur l’esplanade des mosquées (3) ».

Madame le rabbin regrette que son organisation soit souvent prise en tenaille entre « les Jeunes des collines » et l’armée israélienne (Tsahal) : « l’armée n’intervient vraiment que quand elle est prise à partie par ces jeunes délinquants, alors elle muscle ses interventions ce qui cause des heurts. Elle ne nous protège pas vraiment c’est pour cela qu’il est de notre intérêt d’intervenir nombreux lors des cueillettes pour faire face aux agressions ».

Selon Nava Hefetz, la violence de cette « petite minorité ultra-nationaliste religieuse » contre la population palestinienne, les militants juifs qui la protège et, parfois, les soldats de Tsahal, ne peut se perpétrer depuis si longtemps qu’avec le soutien d’une partie de la classe politique et d’organisations extrémistes juives puissantes. Elle estime que son organisation doit « poursuivre ses interventions dans les médias et auprès des députés du Parlement (Knesset), nous venons encore d’en rencontrer récemment, afin de contrer les actions factieuses de ces groupes extrémistes qui n’ont rien à voir avec le judaïsme et le sionisme ».

 

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(1) Suite aux accords d’Oslo de 1995 entre Israéliens et Palestiniens, la Cisjordanie (Judée et Samarie) a été divisée en trois zones : Une zone A sous contrôle palestinien total ; une zone B sous contrôle civil palestinien et contrôle militaire israélien ; une zone C sous contrôle israélien total.

(2) Les « implantations sauvages » en Cisjordanie n’existent pas « légalement » pour Israël car elles n’ont pas reçu d’autorisation de la part des autorités militaires et civiles. Ce sont des très petites communautés (quelques dizaines, au plus une centaine, de personnes installées dans des bâtiments précaires) peuplées de jeunes issus souvent des grandes implantations juives légales.

(3) « L’esplanade des mosquées » (Al Aqsa) est bâtie sur l’antique Mont du Temple sacré des Juifs, juste au dessus du « Mur des lamentations » qui est le plus important des vestiges de ce Temple détruit par les Romains en 70.

 

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