Elizabeth Garreault : « Netanyahou manipule les penchants ethniques, religieux, sectaires »

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De gauche à droite : Elizabeth Garreaut, Nitsan Horowitz (leader de Meretz) et le docteur Eric Sitbon

CHRONIQUES POUR LA PAIX – ELIZABETH GARREAULT répond aux questions de PAUL OUZI MEYERSON sur les résultats électoraux décevants de la gauche israélienne. (Sur la photo : Elizabeth Garreaut, Nitsan Horowitz, leader de Meretz, et le docteur Eric Setton.)

La gauche israélienne a fait son score électoral le plus médiocre depuis la naissance d’Israël en 1948. L’ union des partis Travaillistes et Meretz n’enverra que 7 députés sur 120 à la Knesset. La gauche israélienne, berceau idéologique et politique de l’Etat d’Israël, celle de Ben Gourion, de Golda Meïr, de Dayan et Rabin, est en voie de disparition. Depuis l’élection d’Ehoud Barak il y a 20 ans, elle n’a plus rien gagné et son poids électoral diminue régulièrement. Il n’y a pas lieu de s’en réjouir car la gauche israélienne a sanctuarisé la notion d’Etat Juif et Démocratique et créé les institutions de l’Etat dans le cadre de ces principes d’émancipation de tous les citoyens du pays.

Pourquoi ce recul historique ? Quel futur pour la gauche israélienne ? Nous le demandons à ELIZABETH GARREAULT (écouter l’enregistrement de l’émission « Chroniques pour la paix » sur Judaïques FM ci-dessous).

Elizabeth Garreault vit à Jérusalem où elle est engagée dans le combat social et politique depuis de nombreuses années. Elle a été candidate sur des listes de gauche aux municipales dans la capitale.

CLIQUER SUR LE LIEN (flèche) CI-DESSOUS POUR ECOUTER L’EMISSION DE RADIO SUR JUDAIQUES FM (94,8)

 

Pour Elizabeth Garreault, il y a des explications ponctuelles au nouveau recul de la gauche israélienne. D’abord, elle constate que le Parti Bleu Blanc de Gantz a « siphonné » une partie importante des voix d’Avoda (travailliste) et Meretz mais elle reconnaît également que la campagne menée par cette alliance n’a pas été assez énergique. Surtout, Elizabeth Garreault admet que la stratégie d’union était une erreur : « dans une campagne électorale la logique arithmétique n’est pas automatique, on n’additionne pas obligatoirement les voix des uns et des autres en fusionnant des listes ».

Sur le fond, Elizabeth Garreault estime qu’à gauche on reste tributaire de vieux clichés sociologiques sur l’électorat populaire du Likoud. Elle explique que « les Juifs orientaux considèrent qu’ils vivent beaucoup mieux que leurs parents et que c’est grâce à Netanyahou. Il y a des pauvres en Israël mais pas seulement chez eux ». De plus, affirme-t-elle, « cette électorat traditionaliste a du mal à s’identifier à des mouvements politiques laïcs ».

D’une manière générale, Elizabeth Garreault juge que la politique de Netanyahou est extrêmement clivante et joue terriblement sur les aspects ethniques, religieux et idéologiques. « La campagne électorale a été terrible, le Likoud a tout fait pour diviser les israéliens et diaboliser la gauche, le centre et toutes les oppositions au nationalisme outrancier ».

Pour le futur de la gauche israélienne, elle préconise de revoir la nature des alliances et, par ailleurs, de se rapprocher des arabes israéliens. Elizabeth Garreault estime « qu’une composante importante de cette population souhaite encore davantage s’intégrer à la vie du pays, c’est en ce sens qu’il faut interpréter leur forte participation aux dernières élections. Mais la gauche israélienne est sioniste et nous n’avons rien à faire avec des islamistes et des nationalistes arabes extrémistes. Il nous faut donc nous rapprocher de ceux qui veulent être des citoyens d’Israël et nous éloigner  des radicaux ».

Pour terminer, Elizabeth Garreault pense que la présentation du  « deal du siècle » par le président Trump, peu de temps avant le scrutin, a évincé tout débat sur la reprise des négociations avec les palestiniens : « du coup peu d’observateurs ont relevé que Netanyahou avait encore une fois accepté le principe de la création d’un état palestinien à coté d’Israël, une idée de gauchiste »…

 

 

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