Agir au plus vite pour qu’Israël renonce à ce projet d’annexion

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Le Monde publie dans son édition du 19 juin une tribune contre le projet d’annexion d’une partie de la Cisjordanie, signée par Daniel Cohn-Bendit, Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Lévy, Dominique Moïsi, Pierre Nora, Diana Pinto, Anne Sinclair et Benjamin Stora.

Nous souhaitons dire notre inquiétude face au projet du gouvernement israélien de procéder, à compter du 1er juillet, à l’annexion de certaines parties de la Cisjordanie. Un tel projet porterait atteinte aux droits du peuple palestinien et, en même temps, défigurerait le projet sioniste visant à l’établissement d’un État juif et démocratique.

Une annexion unilatérale serait contraire au droit international et contreviendrait à toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies relatives au conflit israélo-palestinien, en particulier la résolution 2334 du 23 décembre 2016. Si elle était appliquée, l’annexion unilatérale signifierait la fin de la solution à deux États et anéantirait tout espoir du peuple palestinien de parvenir à l’autodétermination par des moyens non violents. Il est vain de croire que la réalité sur le terrain l’emporte toujours et à jamais sur le droit international.

Une pétition signée par près de 300 anciens officiers supérieurs de l’armée, du Mossad et de la police, tous membres de l’ONG  “Commandants pour la sécurité d’Israël”,  souligne que l’annexion déclenchera une réaction en chaîne sur laquelle Israël n’aura aucun contrôle, conduisant à l’effondrement de l’Autorité palestinienne. Cela imposerait en retour qu’Israël prenne le contrôle total de toute la Cisjordanie et assume la responsabilité directe de l’existence de 2,6 millions de Palestiniens.

S’agissant de la Jordanie, fortement peuplée de réfugiés palestiniens, l’annexion risquerait de déstabiliser le gouvernement et l’obligerait à reconsidérer son traité de paix avec Israël. Le traité de paix avec l’Égypte serait également mis en péril.

Benyamin Netanyahou a annoncé qu’Israël n’entendait pas accorder aux Palestiniens résidant dans des territoires annexés par Israël les mêmes droits civiques et politiques qu’aux Israéliens. Un tel refus serait en totale contradiction avec le régime démocratique qui est en vigueur à l’intérieur de l’État d’Israël.

L’annexion, si elle venait à se concrétiser, mettrait à rude épreuve les relations qu’Israël entretient  avec les pays démocratiques du monde entier et risquerait de provoquer une vague de délégitimation de l’État d’Israël. Elle creuserait un fossé entre Israël et la plupart des Juifs de la Diaspora, qui sont attachés aux principes des droits de l’homme et de la démocratie.

Dans le cadre de la mobilisation internationale lancée par J-Link, un réseau créé par plus de 50 organisations juives progressistes dans le monde, relayé en France par La Paix Maintenant et JCall, nous appelons toutes les personnes partageant le souci de l’avenir d’Israël dans la paix avec ses voisins à agir au plus vite, afin que le gouvernement d’Israël renonce à ce projet d’annexion. Il y va d’une certaine idée d’Israël, de la démocratie et du judaïsme.

 

Daniel Cohn-Bendit, ancien député européen;

Alain Finkielkraut, philosophe, membre de l’Académie française;

Bernard-Henri Lévy, philosophe et essayiste, membre du conseil de surveillance du Monde;

Dominique Moïsi, géopolitologue, conseiller spécial de l’ IFRI (Institut français de relations internationales);

Pierre Nora, historien, membre de l’Académie française;

Diana Pinto, historienne, consultante au Conseil de l’Europe;

Alain Rozenkier, président de La Paix Maintenant;

Anne Sinclair, journaliste, autrice;

Benjamin Stora, historien, ancien président du conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration;

Meïr Waintrater, président de JCall-France.

Le Monde

 

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