CHRONIQUES POUR LA PAIX – PHILIPPE VELILLA fait le point avec PAUL OUZI MEYERSON sur le plan d’annexion de la vallée du Jourdain et des colonies juives en Cisjordanie prévu dans le cadre du “deal du siècle” du président TRUMP. Philippe Velilla souligne qu’une petite minorité de la population israélienne (3,5%), selon les derniers sondages, considère comme prioritaire ce projet politique et que les citoyens du pays s’intéressent d’abord à la crise économique (42,4%), aux problèmes de la pandémie (24,6%) et la sécurité en général (17,4%).
Philippe Velilla est docteur en droit, il enseigne à l’université Paris I Sorbonne et dans plusieurs institutions israéliennes. Il a rédigé différents ouvrages politiques, dont «Israël et ses conflits» publié aux éditions «Le bord de l’eau».
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Philippe Velilla rappelle que l’annexion de la vallée du Jourdain n’est qu’une partie du plan Trump (le “deal du siècle” du président des Etats-Unis) mais, souligne-t-il, “aujourd’hui on ne parle d’établir la souveraineté israélienne que sur les plus grandes colonies de Cisjordanie. La création d’un état palestinien serait négociée plus tard. Tous ces éléments politiques, diplomatiques et stratégiques demeurent encore incertains.”
“Gantz et Netanyahou semblent d’accord sur le principe de l’annexion, mais pas du tout sur la méthode et le calendrier” constate l’universitaire. En effet, alors que Benyamin Netanyahou compte avant tout sur le soutien du président Trump pour mener à bien son projet, Benny Gantz entend agir en coordination avec la communauté internationale et les pays arabes voisins. “L’approche de Gantz repousse l’annexion à une date éloignée et la rend hypothétique”, estime Philippe Velilla.
“L’annexion, quelle que soit son étendue, ne pourra se faire qu’avec le soutien de l’administration américaine. En ce moment, celle-ci est bien trop préoccupée par les échéances électorales, l’exceptionnelle crise sanitaire et économique, les manifestations populaires contre les bavures policières. Il ne faut pas s’attendre à ce que le 1er juillet la situation soit réglée”, conclut Philippe Vellilla.