Aujourd’hui appel à une trêve – Demain ouvrir une perspective politique

Facebook
Twitter

Dessin de Kichka

 

Le sauvetage par l’armée israélienne de deux otages nous a réjouis comme toute la population israélienne. Malgré cette seconde réussite – une soldate avait déjà été libérée au début de l’incursion terrestre dans Gaza -, la plupart des commentateurs militaires israéliens pensent qu’il est nécessaire d’arriver à un accord avec le Hamas si l’on veut récupérer les 134 otages encore entre leurs mains et dont une cinquantaine d’entre eux ne seraient plus vivants. Devant l’urgence de cette situation, les familles des otages augmentent leur pression sur le gouvernement, alors que la population israélienne reste toujours très divisée sur la question de l’instauration d’une trêve prolongée. De plus en plus d’Israéliens se mobilisent pour un accord maintenant et nous soutenons leur revendication.

Encore meurtrie par les massacres du 7 octobre, la population israélienne est moins sensible à la situation dramatique des civils palestiniens réfugiés dans le sud de la bande de Gaza dont les images sont pratiquement absentes des grands médias israéliens qui consacrent toujours la majeure partie de leurs émissions aux témoignages des familles des otages, des militaires tombés au combat et des rescapés du 7 octobre.

Dès le lendemain de ce samedi noir, nous avions proclamé notre soutien total et inconditionnel à la population israélienne et à son armée et affirmer son droit à se défendre. Mais après 4 mois d’une guerre, qui a certes beaucoup affaibli les capacités militaires du Hamas, et devant l’ampleur de la catastrophe humanitaire pour la population gazaouie réfugiée près de Rafah si l’armée israélienne décidait de s’attaquer à ce dernier bastion du Hamas, nous voulons exprimer notre inquiétude pour cette population, inquiétude que nous partageons avec une partie croissante de la population israélienne soucieuse de plus des conséquences d’une telle offensive sur le sort des otages. Il est temps d’appeler, en échange de leur libération totale, à une trêve prolongée.

Nous sommes par ailleurs de plus en plus inquiets devant la dégradation de l’image internationale d’Israël. Rappelons que sa sécurité dépend autant de la puissance de son armée et de la motivation de sa population que du soutien des pays démocratiques occidentaux, et en premier lieu de celui des États-Unis qui sont leur principal fournisseur d’armements. Et ce combat dans les opinions de ces pays, notamment auprès des jeunes qui sont les leaders de demain, Israël est en train de le perdre, même aux États-Unis. D’abord du fait des conséquences de la guerre asymétrique qu’Israël mène où, comme dans toutes les guerres de ce type, la sympathie du public va vers le plus faible. Mais aussi à cause du comportement violent des colons en Cisjordanie à l’égard des Palestiniens et de la poursuite de la colonisation qui continue même pendant la guerre avec le soutien du gouvernement. C’est pourquoi nous approuvons les mesures prises par les États-Unis, suivies par celles d’autres pays européens comme la Belgique, le Royaume-Uni et la France, de pénaliser financièrement les colons violents et nous appelons tous les pays de l’UE à suivre leur exemple.

Il est temps pour le gouvernement israélien de définir son projet pour la gestion de Gaza après la guerre, comme le lui demandent ses responsables militaires et les dirigeants de l’opposition, et de se démarquer des déclarations des ministres d’extrême droite au sein de son gouvernement appelant à un retour des colons à Gaza, alors même que cette option est rejetée par la majorité des Israéliens.

Nous saluons l’initiative que l’administration américaine, en coordination avec des États arabes devrait promouvoir  dans les prochaines semaines  pour arriver à un cessez-le-feu et ouvrir une perspective politique pour mettre fin au conflit sur la base des principes suivants :

– Création d’un État palestinien démilitarisé sous la responsabilité d’une Autorité palestinienne revitalisée

– Normalisation des relations d’Israël avec l’Arabie Saoudite

Ces propositions, quasi officielles, du président Biden sont dans l’esprit de notre Appel à la raison de 2010 et de la vision à deux États qui a toujours été celle de JCall depuis sa création. Il est plus que temps de mettre fin à ce conflit en répondant aux exigences légitimes des deux peuples de vivre chacun dignement et en sécurité dans son État.

Nous appelons au renforcement de l’aide humanitaire à la population civile de Gaza, durement frappée par la guerre. Cette aide est non seulement moralement indispensable pour faire face aux souffrances des civils palestiniens mais aussi politiquement nécessaire dans la perspective d’une solution du conflit.

Nous approuvons l’audit en cours de l’agence UNRWA, afin de faire toute la lumière sur les dysfonctionnements de cette organisation. L’aide humanitaire, cruciale, se doit d’être gérée par une organisation irréprochable.

Enfin nous soutenons les manifestations des Israéliens qui appellent à des élections anticipées. Nous pensons, avec 71% d’entre eux, que le gouvernement qui les dirige a perdu sa légitimité et qu’il est vital pour l’avenir du pays de le remplacer par une direction nouvelle sans la présence en son sein de ses extrémistes.

Facebook
Twitter

Tribune Libre

Agenda

Atlas du conflit Israélo-Arabe

Communiqué

Facebook

Newsletter