Cliquer sur ce lien pour visionner, sur AKADEM, l’ensemble des interventions du colloque JCALL.
Succès pour JCall qui, dimanche 10 avril, a rassemblé plus de 350 personnes venues assister à son colloque au théâtre Adyar à Paris : « Israël entre chaos régional et défis intérieurs ». Le pari n’était pas gagné car, ce même jour dans la capitale, plusieurs réunions intéressantes avaient lieu simultanément. Mais la recherche inlassable d’une solution négociée entre israéliens et palestiniens continue, malgré tout, à mobiliser un public motivé et éclairé.
C’est bien ce «malgré tout » qui était au cœur des interrogations des intervenants du colloque. En effet, comme l’a rappelé David Chemla, secrétaire général de JCall, en préambule des débats, «après un éphémère printemps arabe, la région est plongée dans un chaos total : les Etats créés artificiellement par les anciennes puissances coloniales ont explosé. Les conflits opposent les factions et courants au sein de l’islam – sunnites contre chiites, sunnites modérés contre sunnites radicaux… Dans ce contexte chaotique, le conflit israélo-palestinien n’est plus la priorité de la communauté internationale».
Est-ce à dire que tout est joué ? Que le monde arabo-musulman a cessé de soutenir la sacro-sainte « cause palestinienne » pour se consacrer à d’autres priorités politiques et mener d’autres combats ? Que le radicalisme islamique occupe toute la scène moyenne orientale et qu’il faut se préparer à une violence sur le long terme ? Que les jours de l’Autorité Palestinienne (AP) et de la Palestine sont comptés et que, lentement mais sûrement, la solution que nous préconisons, celle de « deux peuples pour deux états », va devenir caduque, effacée conjointement par l’occupation israélienne de la Judée et de la Samarie et par l’extension du djihadisme dans les rangs palestiniens ? Que l’Europe et les Etats-Unis ont des priorités diplomatiques qui les mobilisent sur d’autres terrains ?
De l’optimisme naïf au pessimisme intégral il n’y a qu’un pas car comme l’ont souligné la plupart des intervenants du colloque de JCall : « les grandes crises sont aussi des opportunités et, dans le cadre du chaos moyen-oriental, plusieurs états arabes ont intérêt à se rapprocher d’Israël pour de multiples raisons, ils ne pourront le faire sans avoir facilité la résolution du conflit israélo-palestinien. Par ailleurs, il en va de l’intérêt d’Israël et du sionisme de protéger les valeurs et institutions démocratiques de ce pays menacées par le « non-droit » qui sévit dans les territoires palestiniens et les attaques de la droite nationaliste». Donc, évidemment, rien n’est joué et il faut continuer à se mobiliser pour que les négociations politiques soient relancées entre les deux peuples et, le cas échéant, leur apporter aide et soutien diplomatique dans la construction d’une nouvelle relation.