Enregistrement de la conférence que nous avons organisée le 20 octobre, conjointement avec La Paix Maintenant, sur “Vers un nouveau Moyen Orient ?”
Une délégation des Emirats arabes unis s’est rendue le 20 octobre à Tel Aviv pour compléter les accords signés le 15 septembre à Washington entre Israël et leur pays d’une part et Israël et le royaume du Bahreïn d’autre part.
Ces accords dits « d’Abraham » sont le seul aboutissement du fameux « deal du siècle » promis par le président Trump au début de son mandat pour mettre fin au conflit israélo-arabe. A quelques semaines des élections américaines, qui s’annoncent difficiles pour lui, Trump a poussé à leur signature afin de se prévaloir d’un succès en politique étrangère pour compenser sa mauvaise gestion de la crise sanitaire et économique aux États-Unis. Ces accords viennent aussi à point pour Netanyahou, malmené sur la scène intérieure par un mouvement de contestation qui le met en cause personnellement.
A défaut de mettre fin au conflit, ces accords témoignent, néanmoins, d’un changement dans les alliances dans la région. Face à la menace iranienne, certains pays arabes sunnites préfèrent se rapprocher d’Israël au prix du « sacrifice » de la cause palestinienne. Dénoncés comme une traitrise par les Palestiniens, ces accords sont présentés en Israël et aux États-Unis comme le début d’un processus qui va conduire d’autres pays arabes à suivre l’exemple des Émirats et du Bahreïn.
Pour bénéficier des avantages économiques et stratégiques promis par les Américains ces pays iront-ils jusqu’à la signature d’accords conduisant à la normalisation de leur relation avec Israël ?
Israël peut-il faire l’économie de concessions aux Palestiniens pour signer des accords de paix avec les pays arabes et continuer à occuper impunément les territoires palestiniens ?
Evolue-t-on vers un nouveau Moyen Orient ?
Pour répondre à ces questions, et d’autres encore, nous avons fait appel à trois personnalités qui nous apportent leur connaissance de la région et leur expertise :
Jean-Pierre Filiu, professeur des universités en histoire du Moyen Orient à Sciences Po (Paris). Rattaché au Centre de recherches internationales (CERI), il anime sur le site du quotidien “Le Monde” le blog “Un si proche Orient”. Ses dernières publications : Main basse sur Israël : Netanyahou et la fin du rêve sioniste, La Découverte, 2019 ; Algérie, la nouvelle indépendance, Le Seuil, 2019.
Dominique Moisi, géopolitologue, conseiller spécial à l’Institut Montaigne et professeur au King’s College de Londres. Membre fondateur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), il en a été le directeur adjoint puis le conseiller spécial. Ses dernières publications : Leçons de Lumières. Les Éditions de l’Observatoire, 2019 ; Le nouveau déséquilibre du monde. Les Éditions de l’Observatoire, 2017.
Daniel Shek, diplomate, il a été ambassadeur d’Israël en France (2006-2010)