CHRONIQUES POUR LA PAIX – SIMON EPSTEIN est interviewé par PAUL OUZI MEYERSON sur la montée de la haine des Juifs en Europe et aux Etats-Unis. Quel est l’origine de ce retour de l’antisémitisme qui prend différentes formes : extrême-droite, islamisme, gauche de la gauche. Est-ce que la détestation de l’état d’Israël est le ciment de tout cela ?
SIMON EPSTEIN est historien, enseignant à l’Université Hébraïque de Jérusalem, auteur de plusieurs livres sur le peuple juif et l’antisémitisme européen et la politique en Israël. Son dernier ouvrage, publié aux éditions Stock, s’intitule : “1930, une année dans l’histoire du peuple juif.”
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Simon Epstein considère que “la vague d’antisémitisme actuelle est la plus importante depuis 1945″. Il rappelle que la multiplicité des formes de l’antisémitisme n’est pas vraiment une nouveauté : “nous avons eu celui de l’extrême-droite, disons depuis l’affaire Dreyfus, ainsi qu’un néo-antisémitisme issu des milieux de gauche dans les années 30, puis des flambées antisionistes virulentes dans les années 50 et en 1967 en provenance du communisme. L’Islam radical ajoute de la virulence au sentiment anti-juif du moment.”
“Les camps idéologiques ne sont pas étanches, il y a des rapprochements possibles entre l’ultra-droite, l’ultra-gauche et les islamistes. Souvent ces rapprochements s’effectuent au détriment des juifs”, souligne l’historien.
Pour Simon Epstein “la reprise du dialogue entre l’état Juif et les Palestiniens est absolument nécessaire pour Israël et toute la région. Mais, cela n’aura aucun effet sur l’existence de l’antisémitisme qui a une profondeur historique et des origines sociologiques et culturelles. L’antisémitisme est coupé de la réalité.”
