CHRONIQUES POUR LA PAIX – Michèle FELLOUS répond aux questions de Paul Ouzi MEYERSON. Elle dirige le comité d’organisation d’un grand débat ayant pour thème : ” le conflit israélo-palestinien et l’antisémitisme”. Cette rencontre se tiendra le 10 décembre prochain dans la salle des fêtes de la mairie du 11éme à Paris. Nous allons lui demander pourquoi avoir choisi d’aborder la recrudescence de l’antisémitisme sous cet angle (cliquer pour avoir les renseignements sur cette rencontre).
Michèle Fellous est socio-anthropologue, chargée de recherches au CNRS, spécialiste des juifs de Tunisie.
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Michèle Fellous reconnaît que le grand débat qu’elle prépare avec les membres de l’organisation “La Paix Maintenant”, n’est pas un sujet facile car «il passionne et nous engage tous, mais il faut sortir de l’entre-soi pour dialoguer».
L’anthropologue regrette profondément que trop souvent les manifestations de soutien à la Palestine soient l’occasion d’exprimer des sentiments clairement antisémites. Elle constate que le mot «sioniste» devient une injure dans les manifestations anti-israéliennes et tourne souvent aux slogans contre les Juifs. Il s’agit d’un nouvel antisémitisme qui entretien la confusion entre identité juive et israélienne, «c’est en cela que l’antisionisme vire à l’antisémitisme», souligne-t-elle.
Pour Michèle Fellous, il y a au cœur du débat sur l’antisémitisme et l’antisionisme un grand malaise qui est lié au travail d’organisations militantes qui veulent délégitimiser l’état d’Israël alors qu’une critique de la politique de ce pays est tout à fait acceptable. Il y a aussi et surtout le refus de voir les Juifs en tant que sujet politique, ce qui les exclue d’être un peuple ayant droit à l’autonomie. Néanmoins, soutient l’anthropologue, «il faut continuer à expliquer et argumenter pour sortir des généralités qui caricaturent».
