Photo prise à Paris le 19 mars 2023 lors de la précédente participation de Bezalel Smotrich à la réunion de l’organisation “Israël for ever”
Nous avons cosigné avec un certain nombre d’autres organisations cet appel pour nous opposer à la tenue de la réunion avec Bezalel Smotrich, le ministre des finances israélien d’extrême droite.
Nous condamnons la venue à Paris du ministre d’extrême droite israélien Bezalel Smotrich le 13 novembre pour participer à une conférence provocatrice organisée par des activistes qui appellent à affamer les Gazaouis.
Représentant des colons extrémistes au gouvernement, partisan de la ségrégation entre Juifs et Arabes en Israël, Smotrich prône ouvertement la colonisation de Gaza, l’expulsion des Palestiniens du Nord de l’enclave, et l’annexion de la Cisjordanie. Il mène Israéliens et Palestiniens au chaos.
Smotrich s’était déjà illustré à Paris, le 19 mars 2023, lors d’un hommage au créateur d’Israël is Forever, l’association qui l’accueille également cette fois-ci. Il avait alors déclaré à la tribune que les Palestiniens n’existent pas parce que le peuple palestinien n’existe pas, alors qu’il se trouvait devant une carte du grand Israël incluant Israël, les territoires palestiniens et la Jordanie. La présidente d’Israël is Forever, Nili Kupfer-Naouri, a quant à elle participé à la frontière de Gaza à des tentatives de blocage de l’acheminement de l’aide humanitaire et a déclaré “qu’il n’y a pas de population civile innocente à Gaza”.
Dès 2015, Smotrich assurait publiquement qu’il fallait réfléchir à soutenir le Hamas ou à lui envoyer de l’argent, car sur la scène internationale, au jeu de la délégitimation, l’Autorité Palestinienne est un fardeau et le Hamas un atout, position réitérée en 2023.
En janvier dernier, il a participé à un rassemblement à Jérusalem pour réclamer la recolonisation de Gaza. Un événement alors condamné par le gouvernement français qui déclarait attendre des autorités israéliennes une dénonciation claire de ces positions. Le Quai d’Orsay ajoutait rejeter l’idée de toute nouvelle colonisation israélienne à Gaza ainsi que toute forme de transfert de la population palestinienne. Smotrich, Ben Gvir et des figures du Likoud ont réaffirmé leur velléité de recoloniser Gaza le 20 octobre lors d’une grande conférence à la frontière de Gaza organisée par une association d’extrême droite. Ces propos n’ont pas été sanctionnés par Netanyahou, qui avait pourtant pris l’engagement de ne pas recoloniser Gaza le jour d’après. Dimanche 27 octobre à Jérusalem, il est revenu une nouvelle fois sur ces positions irresponsables
Tout récemment, le 16 octobre, il a fait l’objet d’une mise en garde de la part du Premier Ministre britannique Keir Starmer. Ce dernier a indiqué qu’il était en train d’examiner la possibilité de sanctions sur le sol britannique à l’encontre de Bezalel Smotrich à la suite de ses propos odieux affirmant qu’il était “moralement justifié” d’affamer les civils gazaouis “pour faire libérer les otages”, propos scandaleux condamnés par l’UE, le Royaume Uni et la France. De telles sanctions devraient être possibles en France.
Bezalel Smotrich, par ses prises de position répétées et ses actions, dont cet appel ne reprend qu’un échantillon, a démontré qu’il est un fasciste, un raciste et une menace pour la démocratie en Israël et dans le monde. Il est le porte-voix d’un mouvement extrémiste ultra-nationaliste, expansionniste et violent. Aucun propagateur de haine n’a sa place sur le territoire français ou dans quelque gala que ce soit. De manière certaine, si M. Smotrich s’exprime dans le cadre d’un tel événement, des propos portant une atteinte à la dignité humaine y seront de toute évidence tenus. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de prendre des sanctions à l’encontre de Bezalel Smotrich et d’interdire cette réunion qui risque de provoquer des troubles à l’ordre public.
Si cette réunion devait malgré tout avoir lieu en présence de Bezalel Smotrich, nous appelons tous celles et ceux qui rejettent cette politique meurtrière de haine et de destruction à Gaza et qui sont sensibles à l’avenir d’Israël et de la Palestine, à manifester le 13 novembre pour affirmer un engagement pour la paix, pour un cessez-le-feu et la libération des otages, dans une perspective de paix et de règlement politique du conflit.
Les signataires :
Centre Medem, Défendre la démocratie israélienne (Paris), Collectif Golem, Hashomer Hatzaïr, Jalons pour la Paix, JCall, Juives et Juifs Révolutionnaires (JJR), La Paix Maintenant, Les Guerrières de la Paix, Pro-Human Campaign, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), SOS Racisme, Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE).