Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a dépassé les bornes, en insultant dans une même phrase le peuple juif et le peuple palestinien.
Il y a 20 ans déjà, il osait s’afficher dans des manifestations où le Premier ministre d’alors était caricaturé en nazi, et prenait par là-même sa part de responsabilité dans le destin tragique qui allait être celui d’Itz’hak Rabin. Il montrait déjà sa propension à instrumentaliser la Shoah à des fins politiques à courte vue.
Aujourd’hui, la seule réponse de Benyamin Nétanyahou à la violence qui embrase Israël et la Palestine, est de « nazifier » les Palestiniens, en les assimilant tous au sinistre Mufti de Jérusalem Hadj Amin al-Husseini, et par là-même de les disqualifier en tant que partenaires possibles pour apaiser les violences.
Paralysé par son impuissance, incapable de reconnaître sa part de responsabilité dans la cascade de violence qui se répand dans la région, il en vient à insulter la mémoire du peuple juif en travestissant l’histoire au nom de ses intérêts, et en exonérant Adolphe Hitler de sa responsabilité dans le déclenchement de la Shoah.
Qui aurait imaginé qu’un jour, un Premier ministre de l’État d’Israël se verrait infligé un rappel à l’ordre sur la vérité historique de la Shoah par un gouvernement allemand ?
Ce comportement indigne et ses conséquences prévisibles doivent susciter l’atterrement et l’indignation des Juifs d’Israël et de la Diaspora.
Adepte de postures de défenseur de la sécurité des Juifs dans le monde, Benyamin Nétanyahou contribue au contraire à l’accroissement de leur insécurité, en attisant partout les conflits entre Juifs et Arabes.
Son incapacité à prendre la moindre initiative pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, son arrogance et son aveuglement entretiennent l’hostilité vis-à-vis de l’État d’Israël, contribuent à son isolement et aux tentatives de le délégitimer.
On ne mettra pas fin à la violence par la violence, mais seulement par un retour courageux à la table de négociations avec une volonté sérieuse des deux parties d’aboutir aux compromis nécessaires.
Merci pour ce rappel historique des violentes manifestations anti Y. Rabin, qui nous aide à faire le lien avec le crime verbal tout récent de B. Nétaniahou. Bien sûr, ce dernier réagit à des crimes réels, des coups de poignards sanglants et ciblés. Bien sûr, quand on se sent partie des cibles, on a du mal à interpréter cette violence comme l’expression d’un désarroi conjoncturel, bien sûr qu’on rejette alors violemment toute explication qui pourrait avoir l’air d’une semi-excuse ou d’une plaidoirie. Mais n’a-t-on pas dit qu’avec une plume, un verbe, on peur faire plus de dégats qu’avec une arme ?
En tant que Président, s’adonner à une rétorique de violence, et à une révisonnisme éhonté en l’occurence, est coupable et, comme vous le souligner, gros de « conséquences prévisibles ».
Tristesse. Et honte aussi d’entendre le président du CRIF il y a peu, exhonérer le FN de tout antisémitisme… avec des conséquences déjà patentes.
Tristesse de voir l’ AIPAC s’associer à la droite religieuse étatsunienne qui in fine ne rêve de rassembler tous le Juifs de la terre en Israël que pour les « convertir en masse » au Christianisme de leur tonneau.
Les voies de l’humiliation sont décidément impénétrabes. Ou bien ?