COMPTE-RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE DE JCALL

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L’Assemblée Générale de JCall France a eu lieu ce mardi 25 mars 2014 dans les locaux du Cercle Bernard Lazare, à Paris. Une soixantaine d’adhérents de l’association sont venus écouter et approuver le bilan d’une année de travail politique et d’information.

Le président de JCall, Gérard Unger, s’est félicité des progrès accomplis en termes de notoriété et de popularisation de nos positions concernant la paix entre Israéliens et Palestiniens et a rappelé les principales actions menées en 2013. David Chemla, secrétaire général de JCall, a évoqué celles réalisées dans les autres pays européens où existent des structures de JCall et a présenté les projets de cette année. Le trésorier de JCall, Daniel  Rachline, a fait approuver les comptes de l’association. L’Assemblée Générale a renouvelé les mandats des trois responsables déjà en fonction au Bureau exécutif (sur la photo, de gauche à droite : David Chemla, Gérard Unger et Daniel Rachline).

Pour terminer la soirée, Shaoul Ariéli (1)  est intervenu pour commenter les efforts déployés par John Kerry, le Secrétaire d’état américain, afin de mettre en place un accord-cadre (« framework ») destiné à être la base d’un traité de paix  entre Israéliens et Palestiniens.

 

Le président de JCall, Gérard Unger, a décrit l’ensemble des actions menées par l’association pendant l’année 2013. Il a, notamment, rappelé la grande réussite du voyage organisé par JCall en Israël et dans les Territoires palestiniens qui avait permis de rencontrer des acteurs politiques et civils de premier plan à Ramallah (Salam Fayad), à Jérusalem (députés de la Knesset) et sur beaucoup d’autres sites. Plus de 100 adhérents et sympathisants de JCall avaient participé à ce voyage. Il s’est, par ailleurs, félicité des progrès accomplis en terme de notoriété et de popularisation des positions de notre association. Il a notamment souligné que la rencontre d’une délégation de JCall avec François Hollande, président de la République française, avait permis d’accroître la  crédibilité de l’association. Gérard Unger s’est également félicité de la participation de JCall à la délégation qui accompagnait le Président de la République lors de son voyage en Israël et dans les territoires palestiniens les 17, 18 et 19 novembre 2013. Il estime qu’il faut poursuivre l’effort pour  mieux faire connaître les positions de JCall dans la presse française et européenne.

David Chemla, secrétaire général de JCall, a évoqué les meetings et colloques organisés en 2013 par l’association, non seulement en France, mais en Belgique, en Suisse et en Italie. Il est revenu sur les rencontres qui se sont tenues à Paris et à   l’Université d’Angers sur les enjeux de l’eau pour la coexistence des peuples au Moyen-Orient. Le secrétaire général a pu constater que les ONG israéliennes pour la paix avaient particulièrement apprécié l’insertion, sponsorisée par JCall dans le quotidien « Haaretz », d’une annonce de soutien à leurs manifestations en faveur de l’initiative Kerry.  David Chemla a rappelé que 2013 avait été l’année de la modernisation et de la relance du site Internet de JCall.

Le trésorier de JCall, Daniel  Rachline, a fait approuver les comptes de l’association. Les comptes sont légèrement bénéficiaires grâce aux bonnes rentrées de cotisations des adhérents. Par ailleurs, les ressources issues des différents événements organisés par JCall ont également permis de soutenir la trésorerie. Des investissements ont été réalisés pour améliorer la présentation, le contenu et la promotion du site Internet de JCall.

A l’issue de la présentation, l’Assemblée Générale a voté le renouvellement de mandat des trois responsables déjà en fonction au Bureau exécutif.

Chaoul Ariéli 2 Shaoul Arièli

Pour terminer la soirée, Shaoul Ariéli (1)  est intervenu pour commenter et mettre en perspective les négociations internationales menées actuellement par John Kerry, Secrétaire d’Etat américain, afin de mettre en place un accord-cadre (« framework ») destiné à être la base d’un traité de coexistence et de paix entre Israéliens et Palestiniens. Il a tenu, notamment, à détailler les différents points stratégiques que cet accord-cadre devrait inclure pour être opérationnel et a présenté les positions des deux parties sur ces questions clés.

Shaoul Ariéli a expliqué que jusqu’à l’intervention de John Kerry, les négociations se déroulaient sans références précises, si ce n’est par rapport aux accords déjà conclus dans le passé (Camp David, Taba, paramètres Clinton). Cette situation avait l’avantage de l’imprécision pour tous ceux qui souhaitaient que les pourparlers de paix s’enlisent. L’initiative du Secrétaire d’Etat américain est donc une action positive. Il sera plus efficace d’entamer de vrais pourparlers à partir d’un accord-cadre (« framework ») qui aura le mérite, s’il est adopté, de définir des points de référence communs. Mais pour parvenir à ce rapprochement, beaucoup de difficultés doivent être encore surmontées et John Kerry devra poursuivre ses nombreux déplacements entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient. Pour apprécier la difficulté à rapprocher les points de vue entre le gouvernement de Benjamin Netanyahou et celui de Mahmoud Abbas, il suffit de suivre l’actualité concernant l’échange des prisonniers palestiniens et le gel de la construction des implantations israéliennes en Cisjordanie ; chaque détail fait l’objet d’âpres discussions, de revendications de dernières minutes et d’allers et retours incessants.

Sur chacun des points essentiels pour arriver à un accord-cadre, Shaoul Ariéli a présenté les positions de chacun des camps et a esquissé les solutions possibles  sur lesquelles les équipes de John Kerry travaillent. La liste de ces questions est, sans surprise, la suivante :

1/ la demande par Israël de voir reconnu par les Palestiniens le caractère Juif de son Etat

2/ les scénarios encore possibles d’échange de territoire entre Israël et le futur Etat palestinien pour tenir compte de la réalité sur le terrain et limiter le nombre d’Israéliens installés aujourd’hui en Cisjordanie qu’il faudrait déplacer

3/ les moyens de garantir la sécurité de l’Etat d’Israël, en maintenant notamment une présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain et dans des stations d’alerte en Cisjordanie, en cas de retrait israélien.

4/ le partage de Jérusalem en deux capitales

5/ la question des réfugiés palestiniens et de leurs descendants. Rappelons que ce sont les seuls réfugiés existant dans le monde auxquels l’ONU reconnaît le droit de transmettreleur statut de réfugié entre les générations.

Ensuite, Shaoul Ariéli a analysé les rapports de force dans chaque camp politique et les possibilités  de dégager une majorité politique en faveur d’un accord aussi bien chez les Palestiniens que chez les Israéliens.

En Israël, il serait possible de trouver aujourd’hui une majorité de députés à la Knesset qui soutiendrait la mise en place d’un autre gouvernement qui serait en faveur de la ratification d’un traité. Encore faudrait-il que Benjamin Netanyahou se résolve à  dissoudre sa majorité actuelle pour s’engager sur cette voie, ce qu’il est loin d’avoir décidé de faire. La nouvelle majorité à la Knesset pourrait, dans ce cas, être composée d’une partie du Likoud,  de « Yesh Atid » (Lapid) du Parti Travailliste, de « Hatnuah » (Tsipi Livni) et serait soutenue à la Knesset par le « Meretz » et même le « Shass » (religieux sépharades). Rappelons que dans l’opinion publique israélienne, il existe toujours selon les sondages une majorité pour la solution de « deux Etats pour deux peuples » (autour de 60 %).

Du côté palestinien, la situation n’est pas moins complexe. Mahmoud Abbas doit faire face à la forte opposition du Hamas et de factions minoritaires comme le Djihad Islamique ou le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) qui se refusent à tout accord. Et il est aussi confronté, au sein du Fatah, à l’opposition de leaders importants comme Marwan Barghouti ou Mohamed Dahlan qui contestent son autorité. C’est à cause de ce contexte de surenchères dans les négociations et d’affaiblissement de sa position que le chef de l’Autorité Palestinienne va chercher un soutien auprès des autres pays arabes au sein de la Ligue Arabe.

 

(1)   Colonel de réserve, Shaoul Ariéli a été gouverneur militaire de la Bande de Gaza. Sous les gouvernements Rabin puis Barak, il fut le chef de la délégation israélienne lors des négociations israélo-palestiniennes. Membre du Conseil pour la paix et la sécurité, et l’un des pères de l’Initiative de Genève, il a publié en 2013 « Frontières entre nous et vous », considéré comme un livre de référence pour l’histoire du conflit et celle des négociations israélo-palestiniennes qui se poursuivent depuis 20 ans.

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