JCall prend acte de l’accord intervenu entre les 5+1 et l’Iran instaurant un contrôle international sur la limitation du programme nucléaire iranien. Mettant fin à 12 ans de négociations, cet accord devrait permettre d’écarter le risque de voir l’Iran se doter de l’arme nucléaire d’ici l’année prochaine, comme il en aurait eu la capacité sans lui selon la plupart des observateurs. Il assure une période de 10 ans de répit pendant laquelle l’Iran sera soumis aux contrôles réguliers de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) pour s’assurer du respect de ses engagements. Cet accord devrait aussi mettre un frein aux velléités des autres pays de la région (Arabie saoudite, Turquie, Égypte) de vouloir, à leur tour, se doter de l’arme nucléaire, limitant ainsi le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient.
Cet accord espéré et attendu par toute une population en butte depuis 40 ans aux sanctions internationales permet à l’Iran, ce pays héritier de la grande civilisation perse, de retrouver sa place dans le concert des nations. En le signant, les négociateurs occidentaux ont fait un double pari :
– celui, d’une part, que le retour à la coopération économique avec l’Occident favorisera la libéralisation progressive du régime iranien pour qu’il réponde aux attentes de sa société civile pour plus de démocratie et qu’il renforcera aussi le poids de son opposition
– et celui, d’autre part, de voir l’Iran devenir un partenaire pour essayer de faire baisser les tensions régionales. Les Occidentaux ont compris que, devant la décomposition des Etats de la région, l’Iran est un acteur clé incontournable aujourd’hui pour résoudre les questions syrienne, irakienne ou libanaise. Ils espèrent qu’il joindra ses forces à celles de la coalition internationale pour lutter contre la progression de Daesh dans la région.
Certes cet accord ne dédouane pas l’Iran de ses très lourdes responsabilités quant aux actes commis par son régime contre sa propre population (opposants, homosexuels, intellectuels et artistes, condition imposée aux femmes, …) et à son soutien à des mouvements terroristes responsables de nombreux attentats anti israéliens dans le monde, comme celui réalisé en 1994 contre l’immeuble de la communauté juive à Buenos Aires. Il ne le dédouane pas, non plus, de ses campagnes antisémites et négationnistes, ni de sa volonté réitérée de vouloir rayer Israël de la carte.
Mais cet accord, aussi imparfait soit-il, est préférable à toute absence d’accord qui n’aurait pas empêché l’Iran de se doter, à plus ou moins court terme, d’une arme nucléaire. Après plus de 40 ans de confrontation avec l’Occident, il est la preuve tangible que la stratégie de la diplomatie est préférable à celle de la guerre. On peut espérer qu’un Iran, plus proche de l’Occident et plus ouvert au monde et en dialogue avec les États Unis, sera moins dangereux pour Israël à l’avenir.