Amos Oz, A.B. Yehoshoua et David Grossman ont adressé le 7 décembre 2014 une lettre ouverte aux parlementaires belges les appelant à adopter le projet de résolution de reconnaissance de la Palestine. Article repris du site Internet du Centre Communautaire Juif Laïque de Bruxelles (CCLJ).
Fervents patriotes et valeureux combattants pour la paix, les trois grands noms de la littérature israélienne ont décidé de se joindre aux 800 signataires d’une lettre envoyée aux députés belges pour qu’ils votent la résolution de reconnaissance de la Palestine cette semaine. D’autres personnalités prestigieuses ont également signé cette lettre, dont un Prix Nobel et plusieurs Prix Israël.
« Nous, les citoyens d’Israël qui veulent la sécurité et la paix, sommes préoccupés par l’impasse politique et l’occupation persistante (…) qui a conduit aux conflits avec les Palestiniens et torpillé toute les chances possibles de parvenir à un accord (…). Il est clair pour nous que les chances de survie d’Israël et de sa sécurité dépendent de la création de l’Etat de Palestine, sur la base des frontières de 1967 ainsi que la reconnaissance par Israël de la Palestine et la Palestine d’Israël », peut-on lire dans cette lettre.
« Votre décision de reconnaître l’Etat de Palestine participera à la promotion des chances de paix et encouragera Israéliens et Palestiniens à résoudre le conflit », conclut la lettre.
Cet appel n’est pas lancé par une bande d’antisionistes hostiles à leur pays. Bien au contraire, cette demande formulée entre autres par ces trois grands écrivains israéliens s’inscrit pleinement dans le projet sioniste d’un foyer national pour le peuple juif. Si l’Etat palestinien ne sera pas créé dans les années à venir, Israël deviendra progressivement mais sûrement un Etat binational où les Juifs deviendront minoritaires.
Et qu’on ne vienne pas faire la leçon de patriotisme à Amos Oz, A.B. Yehoshouha et David Grossman : ils aiment leur pays, ils se sont battus les armes à la main pour le défendre, et le plus jeune d’entre eux, David Grossman, a même perdu son fils lors de la dernière guerre du Liban en 2006. Mais c’est surtout en donnant à l’hébreu ses lettres de noblesse que ces auteurs mondialement connus ont honoré Israël.
Aujourd’hui, c’est la lucidité qui les pousse à s’adresser aux parlementaires belges car à l’instar de Shabtaï Shavit, directeur du Mossad entre 1990 et 1996, ils sont vraiment inquiets pour l’avenir du projet sioniste et s’interrogent sérieusement sur l’aveuglement, la paralysie politique et stratégique du gouvernement Netanyahou.
Nicolas Zomersztajn
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