Un gouvernement de changement ?

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Dessin de Kichka

 

Après une longue interruption estivale, nous reprenons aujourd’hui l’envoi de nos newsletters. En feuilletant les 17 newsletters publiées depuis un an, une constatation s’impose. Elles ont majoritairement toutes traité de la crise politique qui a bloqué la vie d’Israël depuis 2 ans et qui s’est achevée le 13 juin dernier par la constitution du 36ème gouvernement ayant prêté serment  depuis la création du pays. A la sortie de la période des fêtes juives du mois de tichri qui commencent le 6 septembre avec Rosh Hashana, le nouvel an juif, ce gouvernement aura passé le cap de ses 100 premiers jours. Et on peut déjà faire un certain nombre de constatations qui nous donnent une idée de sa capacité à être le gouvernement du changement pour lequel une majorité des Israéliens avaient voté en mars dernier.

La première est que, contrairement à tous les scénarios catastrophes espérés par l’opposition, ce gouvernement, malgré ses contradictions internes dues à sa composition, fonctionne et que le pays est dirigé. A la Knesset, toutes les tentatives de déstabilisation de l’opposition ont jusqu’à présent échoué, notamment grâce à la combattivité des députés de la majorité pour bloquer, même aux petites heures du matin, les votes de défiance contre le gouvernement. Beaucoup de ministres, et même certains journalistes, reconnaissent la qualité de manager de Bennett dans sa façon de gérer le pays, répondant ainsi au souhait de la majorité de la population. Après les années Netanyahou marquées par les incitations à la haine et à la division, le pays avait besoin de ce retour au calme et aspirait à ce que ses problèmes quotidiens soient pris en charge. L’actualité de cet été s’est chargée d’imposer les dossiers qui ont été au cœur de l’action gouvernementale. La crise climatique qui est responsable de l’étendue des incendies de forêts qui ont eu lieu près de Jérusalem, comme dans beaucoup de pays, a montré la nécessité pour Israël d’être plus ambitieux dans ses projets de réduction de gaz carbonique que les 27 % auxquels il s’est engagé pour 2030 et de 85 % pour 2050. L’intervention des pompiers palestiniens aux côtés de leurs collègues israéliens a été un exemple de la coopération régionale qu’il faut développer pour faire face à ces catastrophes naturelles. Suite au rebond de l’épidémie avec le variant delta qui a entrainé le décès de près de 600 personnes en août, faisant de ce mois un des plus meurtriers depuis  janvier, Israël a été un des premiers pays à lancer sa campagne pour un troisième rappel du vaccin.

La seconde constatation est la capacité de ce gouvernement à trouver les compromis en son sein et tenir compte des demandes, notamment de son aile gauche, sur des sujets touchant aux questions de politique intérieure. C’est ainsi que le budget voté par le gouvernement est déjà passé en première lecture à la Knesset, alors qu’Israël fonctionnait depuis deux ans sur le budget de 2019 qui était reconduit chaque année.

La troisième constatation est que les représentants des partis de gauche et du centre ont une relative marge de manœuvre pour gérer les relations avec l’Autorité palestinienne, malgré l’impossibilité d’avoir sur ce sujet une ligne politique commune avec les composantes des partis de droite de la majorité. Ainsi les ministres du Meretz de la santé et de l’environnement ont pu rencontrer leurs homologues palestiniens, et plus significatif encore, Benny Gantz, le ministre de la défense, a rencontré à Ramallah Mahmoud Abbas deux jours après que Naphtali Bennett était reçu à la Maison Blanche. Une rencontre d’un représentant de ce niveau du gouvernement israélien avec le président palestinien, même si elle ne portait que sur des questions sécuritaires et économiques comme l’a affirmé un proche du Premier ministre, n’avait pas eu lieu depuis 11 ans. Elle a déjà abouti à la décision israélienne d’accorder un prêt de 500 millions de shekels à l’Autorité palestinienne. Il est vrai que ce prêt vient compenser les retenues faites, à cause des versements effectués aux familles des « martyrs palestiniens » responsables d’attentats contre des Israéliens, sur le montant de la TVA qu’Israël se doit de reverser aux Palestiniens et qu’il est dans l’intérêt d’Israël que l’Autorité palestinienne continue de fonctionner. Néanmoins, renouer ainsi avec les dirigeants palestiniens, est une façon de reconnaitre que, contrairement aux affirmations du gouvernement précédent, le conflit israélo-palestinien n’avait pas disparu avec la signature des accords d’Abraham.

En ce qui nous concerne au sein de JCall, nous continuerons à suivre cette actualité moyen orientale en maintenant nos engagements pour soutenir toute initiative qui pourrait aider à mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens et favoriser la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël. Nous continuerons cette année encore à soutenir les ONG qui, sur place, se battent pour cet objectif. C’est vous, par votre soutien et vos cotisations, qui nous donnez les moyens d’agir. Et si vous ne l’avez pas encore fait, il est toujours temps de régler votre cotisation pour 2021.

Depuis juin 2020, nous avons organisé 11 conférences par zoom que vous pouvez retrouver sur notre site. Compte tenu de la situation sanitaire, nous continuerons cette année à le faire et nous ne manquerons pas de vous informer bientôt de la prochaine.

A la veille de Rosh Hashana, nous vous souhaitons, à vous et vos proches, nos meilleurs vœux pour l’année 5782. Elle sera, comme la précédente, pleine de défis et nous continuerons à nous mobiliser pour défendre la démocratie et la paix. Shana tova à tous !

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