Article publié le 2 mars 2014 par i24News en français
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a promis dimanche [2 mars 2014] de résister aux «pressions», à son départ pour les Etats-Unis, où il doit discuter avec le président Barack Obama de l’Iran et du processus de paix avec les Palestiniens.
«Je vais partir pour un important voyage aux Etats-Unis où je rencontrerai le président Barack Obama», a déclaré M. Netanyahou, cité par son bureau.
«Nous allons discuter de la question iranienne et du processus» de paix. «Ces dernières années, l’Etat d’Israël a fait l’objet de diverses pressions. Nous les avons rejetées. Nous l’avons fait dans le passé, nous allons le faire à l’avenir», a-t-il ajouté.
«Obama va presser Netanyahou d’accepter l’accord-cadre sur les négociations israélo-palestiniennes qui est en cours de rédaction par le secrétaire d’Etat John Kerry», a indiqué cette semaine le New York Times, citant de hauts responsables américains.
Dans une interview accordée à Jeffrey Goldberg publiée par Bloomberg News dimanche, Barack Obama a déclaré qu’il envisageait de dire à Binyamin Netanyahou que le temps pour parvenir à un accord «est compté».
«Quand j’ai une conversation avec Bibi, nous discutons essentiellement de cela», a affirmé le président américain. «Si ce n’est pas maintenant, alors quand? Et si ce n’est pas vous, M. le Premier ministre, alors qui? Comment cela sera résolu?», a-t-il poursuivi.
Barack Obama a également mis en garde contre les retombées économiques et politiques qu’entraînerait l’échec éventuel des pourparlers de paix.
«Si les Palestiniens en viennent à penser que l’établissement d’un Etat palestinien souverain n’est plus à leur portée, alors notre capacité à gérer les retombées internationales sera limité», a poursuivi le président américain.
La date butoir du 29 avril approche pour les pourparlers directs avec les Palestiniens et le dossier nucléaire iranien continue d’inquiéter Israël.
M. Kerry doit présenter son accord-cadre qui doit servir de base à la poursuite des négociations, dans les semaines à venir avant la troisième vague de libération de prisonniers palestiniens par Israël.
Mais les discussions n’ont pas enregistré d’avancées concrètes et le secrétaire d’Etat américain John Kerry a fait savoir que les pourparlers entre les deux parties se poursuivraient probablement au-delà des neuf mois impartis.
Les Palestiniens sont cependant opposés à toute prolongation des négociations au-delà de l’échéance du 29 avril. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui doit rencontrer M. Obama le 17 mars à Washington, a récemment pris acte de l’échec «jusqu’à présent» de la diplomatie américaine, qualifiant d’«inacceptables» les idées avancées par Washington.
L’Autorité palestinienne rejette notamment «l’exigence d’une reconnaissance de la judéité de l’Etat d’Israël comme Etat-nation juif».
Le Premier ministre israélien a fait de cette reconnaissance un élément cardinal d’un accord de paix. Pour lui, l’obstacle principal à la paix au Proche-Orient, est «l’absence de volonté des Palestiniens d’accepter un État juif».
Mardi, M. Netanyahou doit s’adresser à la conférence annuelle du lobby américain pro-israélien AIPAC (American Israel Public Affairs Commitee), où il doit évoquer le dossier nucléaire iranien. Il y sera rejoint par la ministre de la Justice Tzipi Livni, le vice-ministre des Affaires étrangères Youval Steinitz et le chef de l’opposition Itzhak Herzog. Des réunions avec des sénateurs et des membres du Congrès américain sont également prévues.
Le Premier ministre israélien s’est récemment dit «inquiet» de la tournure des négociations entre les grandes puissances et l’Iran qui se sont accordés sur un «cadre» des négociations futures.
Au cours de sa visite, M. Netanyahou va également réitérer son opposition à l’accord conclu entre les puissances et l’Iran à Genève, qui induit que Téhéran pourrait conserver une capacité d’enrichissement d’uranium.
«Accepter l’enrichissement iranien revient à légitimer le fait que l’Iran franchisse le seuil nucléaire», a écrit le ministre israélien du Renseignement, Youval Steinitz, dans un article publié dans le Washington Post samedi.
Le ministre a ensuite indiqué qu’une telle mesure encouragerait «une course aux armements entre sunnites et chiites au Moyen-Orient» et affaiblirait «les efforts anti-prolifération dans le monde entier».
De son côté, le vice-ministre israélien de la Défense Danny Danon a envoyé une lettre de soutien à Netanyahou avant son départ pour Washington.
«Je n’ai aucun doute que vous représenterez fidèlement les valeurs du Likoud [parti du Premier ministre, ndlr]», a-t-il écrit, en citant la «protection et la sécurité d’Israël» comme une de ces valeurs cardinales, et la non-division de Jérusalem.
Cliquer ICI pour lire le texte original sur i24News en français, et ICI pour lire l’article de Jeffrey Goldberg en anglais dans Bloomberg News.