La venue inopinée à Paris, le 19 février, de John Kerry et de Mahmoud Abbas, et la rencontre annoncée entre Benyamin Netanyahou et Barack Obama, le 3 mars aux États-Unis, témoignent sans aucun doute d’une accélération des négociations israélo-palestiniennes. En douterait-on que le durcissement de la droite israélienne et sa mobilisation récente viendraient à l’appui de cette hypothèse : plusieurs milliers d’Israéliens ont manifesté, le 13 février, pour dénoncer les initiatives diplomatiques du secrétaire d’État américain et pour s’opposer à la pression exercée par la communauté internationale sur Israël afin d’empêcher l’extension de la colonisation en Cisjordanie.
Dans le même sens, les récentes déclarations de Naftali Bennett et de Moshé Yaalon témoignent d’une nervosité croissante de la droite dure et semblent confirmer que, depuis quelques semaines, les négociations sont entrées dans le vif du sujet après s’être focalisées dans un premier temps sur des questions de procédure (cliquer pour lire le compte rendu de la conférence organisée à Paris par JCall, avec Denis Charbit et Mossi Raz).
Face à cette mobilisation de la droite, le camp de la paix ne reste pas inactif. Il commence à s’organiser et à “sortir dans la rue”. Le Forum des ONG pour la paix a ainsi organisé le 17 janvier dernier une opération “carrefours pour la paix” à laquelle JCall a apporté son soutien(cliquer pour lire l’article ). Le 14 février, ce sont des “cortèges pour la paix” qui se sont déployés à partir du Nord et du Sud du pays et ont convergé vers Tel-Aviv pour y défiler dans les principales artères (cliquer pour lire le reportage). Bien qu’insuffisante et mal relayée dans les médias, cette mobilisation est encourageante après une longue période sinon d’apathie, du moins de quasi invisibilité du camp de la paix.
Du côté palestinien, on aura noté les récentes déclarations de Mahmoud Abbas à Ramallah. Elles sont intéressantes dans le fond et dans la forme. On y retrouve une ouverture s’agissant de Jérusalem – et même de la question des réfugiés, qui devrait être traitée de manière à ne “pas créer une crise existentielle pour Israël”. Certes, ceux qui ne croient pas en cette “modération” auront beau jeu de mettre en avant d’autres déclarations de Mahmoud Abbas (et plus récemment encore, de Saëb Erekat, le principal négociateur palestinien). Mais le plus nouveau sans doute dans l’intervention de Mahmoud Abbas du 16 février, c’est son cadre. Le président de l’Autorité palestinienne a tenu à s’adresser directement à la jeunesse israélienne et, fait rare, ce sont quelque 300 étudiants israéliens de divers horizons qui avaient fait le déplacement à Ramallah (cliquer pour lire l’article du Times of Israël en français ). On peut y voir une volonté de convaincre la société civile israélienne pour que s’instaure un climat propice à la négociation.
L’aboutissement de ces négociations est essentiel pour Israël, son devenir en tant qu’Etat juif (qui dépend moins de la reconnaissance des Palestiniens que de la politique menée Israël lui-même) et démocratique, et également pour son image internationale. Ce dernier point est loin d’être insignifiant: en atteste la progression du boycott dont les partisans mélangent souvent, et sans doute volontairement, les questions de l’illégitimité des implantations et de la légitimité d’Israël.
Nous nous devons de soutenir le processus en cours et les efforts de John Kerry. En fonction de l’évolution de la situation, nous verrons quelles initiatives prendre, en France et dans un cadre international – outre le soutien au camp de la paix israélien, comme nous l’avons déjà fait dans le passé.
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Nous vous rappelons enfin notre prochaine réunion, le lundi 3 mars 2014: «Frères musulmans et Hezbollah: où en est l’islam radical?» (cliquer pour connaître les détails de cette soirée), avec Michaël Prazan et Yves Mamou, au Cercle Bernard Lazare (à 20h30 au 10, rue Saint-Claude, Paris 3e, métro Saint-Sébastien-Froissart).