Sept ans après la création de JCall, (le réseau européen pour Israël et pour la paix), notre « Appel à la raison » a gardé toute son actualité. L’occupation des territoires palestiniens, suite à la guerre des Six jours, qui fut une guerre de défense, entre dans sa cinquante et unième année, sans aucune perspective d’y mettre fin. Ses effets restent désastreux autant pour les Palestiniens, qui restent privés du droit fondamental à disposer d’eux-mêmes, que pour Israël, qui est amené à contredire certains des principes essentiels sur lesquels repose sa Déclaration d’Indépendance de 1948.
L’occupation de la Cisjordanie n’a assuré au peuple israélien ni la paix ni sécurité, bien au contraire.
Le maintien de l’occupation, accompagnée d’une politique de peuplement reposant sur l’expansion continue des implantations israéliennes, menace l’avenir d’Israël en tant qu’État juif et démocratique. Une telle politique viole la loi internationale et aussi, dans certains cas, la loi israélienne. Elle entretient un cycle de violences dont le terrible prix est payé par les deux peuples. La préférence donnée aux implantations dans les choix budgétaires se traduit également par une aggravation des inégalités sociales en Israël, et par des atteintes à la cohésion du pays.
Au plan international, l’image de l’État d’Israël a été sévèrement affectée par les retombées de la politique d’occupation. Pour nous, citoyens européens, Juifs, membres de JCall, indéfectiblement attachés à l’État d’Israël, nous en constatons les conséquences – notamment chez les jeunes – dans les efforts que nous déployons pour combattre les appels au boycott d’Israël qui se multiplient en Europe. Nous savons combien la situation au Proche-Orient est complexe et qu’il ne faut pas s’en tenir à des clichés. Nous avons conscience aussi des dangers qui menacent Israël, et nous n’avons rien en commun avec ceux qui se réjouissent d’une telle dégradation en prétendant que tout est de la faute de ce pays.
Mais nous savons aussi que la réponse ne peut se résumer à la condamnation du camp adverse. Aux dires mêmes d’anciens généraux israéliens, membres de l’association des « Combattants pour la sécurité d’Israël », et qui ont exercé tous des responsabilités de premier plan dans les organismes de sécurité du pays, la poursuite de l’occupation est « la seule vraie menace existentielle à laquelle soit affronté aujourd’hui l’État d’Israël ». Il est temps d’y mettre fin.
C’est pourquoi, nous nous joignons à la campagne #BecauseWeCare lancée par “SISO – Save Israël, Stop the Occupation”, un mouvement international de Juifs de la diaspora et d’Israéliens, pour réaffirmer notre opposition à l’occupation et pour demander au gouvernement israélien de prendre les initiatives et d’adopter les décisions indispensables à l’élaboration d’une solution négociée au conflit actuel, seul moyen de bâtir un avenir où le peuple israélien et le peuple palestinien coexisteront au sein de deux États souverains.