Alain Rozenkier : « Le rapport d’Amnesty est un mauvais coup contre le camp de la Paix »

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-CHRONIQUES POUR LA PAIX –

Le rapport d’Amnesty International intitulé «l’apartheid israélien envers les palestiniens» a déjà fait couler beaucoup d’encre et susciter de nombreuses réactions négatives . Les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ont déjà exprimé leur rejet de ce travail orienté et partisan. La majorité des spécialistes du Moyen-Orient s’entendent pour le qualifier de «calomnieux». Mais, comme dit l’adage : «calomnier, calomnier, il en restera toujours quelque chose». Aussi, nous avons voulu demander à ceux qui militent pour la paix, qui promeuvent depuis longtemps la solution «deux peuples pour deux États », si la publication du rapport d’Amnesty International facilite leur travail politique ? Ceux qui aspirent à voir Juifs et Palestiniens souverains et vivant en bonne intelligence sont-ils aidés par les conclusions de ce rapport ?

C’est ALAIN ROZENKIER qui intervient sur ce sujet et répond aux questions de PAUL OUZI MEYERSON.

Alain Rozenkier est sociologue, il est Président des Amis de La Paix Maintenant (Shalom Archav) depuis de nombreuses années, par ailleurs membre du bureau exécutif de l’organisation européenne pour la paix : JCALL.

 

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Alain Rozenkier tient à séparer deux aspects différents du rapport d’Amnesty International : d’un coté la description de la réalité concernant l’occupation des territoires palestiniens avec son lot de répression et de discriminations ; de l’autre le biais idéologique de l’étude qui en fait un objet erroné et calomnieux. « Il ne faut pas oublier que les conséquences de l’occupation constituent un danger existentiel pour le caractère « juif et démocratique » de l’État d’Israël comme il est indiqué clairement dans la déclaration d’indépendance du pays qui sert de référence constitutionnelle », souligne le président de la Paix Maintenant. Mais, pour ce dernier, le caractère radicalement antisioniste du rapport  produit des effets contre-productifs car « au lieu d’éclairer sur les conditions politiques et humaines réelles de l’occupation, il émet un écran de fumée idéologique en présentant la création de l’État juif comme un projet foncièrement racial : l’apartheid ».

Dans le rapport d’Amnesty International, aucune différenciation n’est faite entre la situation des citoyens arabes d’Israël et les Palestiniens de  Cisjordanie alors que leur statut est totalement différent. Il ne se réfère jamais aux accords d’Oslo signés entre Yasser Arafat et Itsrak Rabin  quant à la création de l’Autorité Palestinienne et de la segmentation en Cisjordanie : zone A sous autorité palestinienne, zone B sous autorité partagée, zone C sous autorité israélienne. On n’y trouve pas, non plus, de référence à l’histoire houleuse des Palestiniens à Gaza… « Le plus étrange c’est que le rapport d’Amnesty s’aligne, implicitement, sur les positions de l’extrême droite israélienne lorsqu’elle englobe dans une même identité Israël et la Cisjordanie », s’étonne Alain Rozenkier. Il ajoute : « la continuité territoriale de la Méditerranée au Jourdain, le « Grand Israël », c’est ce que veulent les ultra-nationalistes juifs comme les islamistes et les nationalistes arabes les plus radicaux  veulent une « Grande Palestine ». 

Alain Rozenkier indique que l’ensemble des israéliens, y compris ceux qui militent pour la solution de « deux peuples pour deux États », ne peuvent que « rejeter les conclusions de ce rapport et l’ensemble de sa méthode qui présentent leur pays comme raciste par essence et donc comme une tache morale à effacer ». Le président de la Paix Maintenant n’est néanmoins pas inquiet, « le camp de la Paix continuera à se mobiliser contre l’occupation de la Cisjordanie. Mais, parce qu’Amnesty a une forte notoriété internationale, nous devons aussi prouver que ce rapport est mensonger aux militants honnêtes de cette organisation ».

 

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« L’apartheid israélien envers le peuple Palestinien. Un système cruel de domination et un crime contre l’humanité »

Extraits du résumé exécutif en français. Amnesty International 2022. Conclusions & recommandations p.26

…«L’ensemble du régime de lois, politiques et pratiques décrites par Amnesty International démontre qu’Israël a instauré et perpétué un régime institutionnalisé d’oppression et de domination contre la population palestinienne, mis en œuvre au profit de la population juive israélienne – un système d’apartheid – sur tous les territoires où le pays exerce un contrôle sur la vie des Palestiniens depuis 1948. Amnesty International conclut que l’État d’Israël considère et traite la population palestinienne comme un groupe racial « non juif » inférieur »… « Démanteler ce cruel système d’apartheid est essentiel pour les millions de Palestiniens qui vivent aujourd’hui en Israël et dans les Territoires Palestinien occupés, ainsi que pour le retour des réfugiés palestiniens »…

 

 

 

 

 

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