Reportage Colloque Israël-Palestine 2020

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250 personnes venues de France mais aussi de Belgique, d’Italie et de Suisse, ont participé au deuxième colloque européen organisé par l’association JCall (« deux peuples, deux états ») sur le thème “Israël-Palestine 2020”. L’évènement s’est déroulé à l’auditorium de l’hôpital des Diaconesses à Paris, dimanche 6 octobre 2013 de 10 heures à 17heures. D’autres rencontres autour de ce thème sont prévues à  Angers, Bruxelles et Genève.  

L’objectif du colloque Israël-Palestine 2020 était de s’écarter  des questions politiques à court terme pour se focaliser, avec l’aide de nombreux spécialistes, sur les questions qui resteront déterminantes dans la vie quotidienne des populations israéliennes et palestiniennes, quelle que soit la situation dans laquelle se trouvera la région en 2020.  

Le colloque européen de JCall était organisé en deux parties distinctes et complémentaires.

Dans un premier temps , s’est tenue une  table ronde  de «  géopolitique » destinée à faire le point sur la situation au Moyen-Orient en  tenant compte du « Printemps arabe » et de la relance des négociations entre palestiniens et israéliens sous les auspices des Etats-Unis.  

Ensuite,  il s’agissait de présenter les travaux du « Groupe d’Aix » qui produit des scénarios et des recommandations économiques (finance, développement, communication, eau, énergie, démographie, etc.) dans le but de promouvoir des solutions pour la construction de la paix entre israéliens et palestiniens. Le groupe a été formé en France il y a six ans à l’université Paul Cézanne d’Aix-Marseille III, en coordination avec le « Centre Peres pour la paix » en Israël et DATA (Centre d’études et de recherches) en Palestine.

Cette journée a rencontré un grand succès et permis d’importants échanges d’informations. De nombreux contacts ont été pris entre les participants et le public. Le débat d’idées s’est effectué grâce au jeu des questions-réponses à l’issue des tables-rondes. Les interrogations étaient sans concessions et les réponses argumentées. Voici en quelques photos et en quelques phrases un condensé de ce colloque, JCall publiera plus tard l’ensemble des interventions du colloque “Israël-Palestine 2020”.

Ouverture du Colloque “Israël-Palestine 2020”. Accueil des participants et introduction des problématiques de la journée.

                                           Ambiance Jcall 6.10.13 015

 Le public se met en place, la journaliste Ruth Elkrief (vue de face) accueille nos amis israéliens et palestiniens.

 

                                         CHEMLA UNGER

Gérard Unger, président de JCall France (à droite de l’image) et David Chemla, secrétaire général : « il s’agit d’esquisser des avenirs possibles, compte tenu des impondérables politiques, sachant que ces deux peuples doivent vivre côte à côte. 2020 c’est demain,  il y a 40 ans a eu lieu la guerre de Kippour, Israël aurait pu l’éviter en dialoguant avec le Président Sadate, ne faisons pas les mêmes erreurs induites par la volonté de puissance et l’aveuglement idéologique.»

 

                                           PUBLIC  Jcall 6.10.13 013

Le public installé et attentif, prêt à s’informer des enjeux économiques de la paix entre israéliens et palestiniens. Appréhender les réalités d’aujourd’hui, se préparer aux alternatives pour demain…

 

 Table ronde sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. Actualité et prospective.

               Panel AM Jcall 6.10.13 007

Les intervenants de gauche à droite :  Hasni Abidi, directeur du CERNAM (Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen) à Genève ;Frédéric Encel, professeur de relations internationales à l’ESG Management School, essayiste ; Nicole Bacharan, politologue, spécialiste des Etats-Unis, chercheur et écrivain; Ruth Elkrief, journaliste à BFM TV et modératrice de la table ronde ; Dan Goldenblatt, directeur de l’IPCRI (Israel Palestine Center for Research and Information) ;  Hubert Vedrine, ancien ministre français des affaires étrangères ; Georges Malbrunot, journaliste et grand reporter au Figaro.

 

                               ABIDI Jcall 6.10.13 032   Hasni Abidi : “De puissantes dynamiques de changement sont en action et il n’y a plus de leader diplomatique arabe, il faut maintenant  faire une lecture pays  par pays des rapports de force. Si le conflit israélo-palestinien a beaucoup perdu de son importance, sa force symbolique demeure au sein de l’opinion arabe. Il ne faut pas oublier le plan Abdallah car il bénéficie de la légitimité saoudienne et du support de la Ligue arabe”.

                             BACHARAN Jcall 6.10.13 009 Nicole Bacharan : “Le leadership américain traverse une crise profonde dans le monde. La manière dont Barak Obama a géré le dossier syrien est révélatrice d’une perte de crédit. La solidarité avec Israël n’est pas remise en cause, mais Israël après la reprise des contacts entre les U.S.A. et l’Iran est dans le pire cas de figure pour faire valoir son point de vue dans le dossier du nucléaire militaire iranien”.

                            ENCEL Jcall 6.10.13 028 Frédéric Encel : “Les américains ont entendu l’appel d’Amos Oz, l’écrivain israélien : aidez-nous à divorcer ! Les Etats-Unis aimeraient régler cette question et font pression sur les protagonistes car ils veulent se désengager du Moyen-Orient, le gaz et le pétrole leurs sont moins stratégiques. Par ailleurs, l’affaiblissement du Hamas et son isolement contribuent à ce que l’Autorité palestinienne reprennent les pourparlers avec Israël. Le Printemps arabe a prouvé clairement que le conflit entre israéliens et palestiniens n’était pas l’élément moteur de déstabilisation au Moyen-Orient”.

                               GOLDENBLATT Jcall 6.10.13 017 Dan Goldenblatt :Israël doit être partie prenante de sa géopolitique. Il faut d’abord travailler à la solution « deux états pour deux peuples ». Il faudra que chacun fasse des concessions, Israël en ce qui concerne le nombre de réfugiés autorisés à revenir sur son territoire, et les palestiniens sur le nombre de colons autorisés à se maintenir  en Palestine. Des accords de réciprocité devront être signés, des rectifications de frontières envisagées (sur la base des lignes de 1967) et des échanges de terre effectués. Si tout cela fonctionne, à long terme, il sera possible d’envisager une sorte de système confédéral”.

                               MALBRUNOT Jcall 6.10.13 016 Georges Malbrunot : “Il y a un risque de balkanisation au Moyen-Orient. En Irak, le changement de régime « par le haut » amené avec l’armée américaine a échoué. En Syrie l’incertitude s’est installée avec le prolongement de la guerre civile, d’ailleurs, la guerre d’influence entre Chiites et Sunnites semble prendre de plus en plus d’importance. L’écroulement du régime de Bachar el-Assad ne serait pas forcément un évènement favorable à Israël car les forces terroristes islamistes risquent de s’installer. Israël et les palestiniens doivent saisir  cette occasion de négocier sans subir les pressions des pays arabes mobilisés sur des fronts politiques intérieurs”.

                                VEDRINE  Jcall 6.10.13 014 Hubert Védrine : “On parle de débloquer une situation israélienne, c’est-à-dire  de faire admettre la solution « deux peuples, deux états » à une majorité d’israéliens  et de faire en sorte qu’une majorité gouvernementale se dégage en Israël autour de ce consensus. On parle également de faire accepter les conditions de la mise en œuvre des accords de paix par tous les palestiniens, et ce n’est pas facile compte tenu des exigences, souvent contradictoires, émises par les différentes factions palestiniennes…”.

Table ronde présentation du “Groupe d’Aix” : des scénarios économiques “gagnants-gagnants” pour la paix.

                                         table ronde Aix 6.10.13 033

Les intervenants de gauche à droite : Hervé Nathan, modérateur de la table ronde et journaliste à Marianne ; Arié Arnon, professeur d’économie à l’université Ben Gourion et coordinateur de la Fédération israélienne du « Groupe d’Aix » ; Gilbert Benhayoun, professeur d’économie à l’université d’Aix et président du Groupe ; Saëb Bamya, conseiller économique de la Fédération palestinienne des industries, ancien ministre adjoint à l’économie nationale et coordinateur palestinien du « Groupe d’Aix ».

                              ARNON Jcall 6.10.13 001Arié Arnon : Il faudra créer une agence pour les réfugiés palestiniens qui devrait dégager 55 à 85 milliards de dollars US, ce qui est possible et devrait permettre le développement d’un état palestinien. Si Israël veut avoir un avenir dans la région il faut que les israéliens voient le niveau de vie des palestiniens s’élever à leur propre niveau de vie.Le grand défaut du Processus d’Oslo était de vouloir procéder par étapes, il faut aujourd’hui situer l’accord de paix “in fine”.

                             BAMYA Jcall 6.10.13 001  Saëb Bamya :La seule option est la solution à deux états viables. Le partage actuel de la Cisjordanie en trois zones est néfaste. La zone C sous contrôle israélien représente 60% de la Cisjordanie, aucun permis d’entreprendre ou d’y construire n’est délivré aux palestiniens, dans ce cas il ne peut y avoir d’expansion économique. Aujourd’hui le statu quo se poursuit, c’est un désastre, nous ne pouvons pas développer des accords avec les autres pays. Les exportations ont décliné, le secteur privé palestinien n’a pas de concurrence équitable et l’on ne peut pas être compétitif”.

                             BENHAYOUN Jcall 6.10.13 019  Gilbert Benhayoun : L’économie n’est pas secondaire et des mauvaises mesures peuvent mettre en échec un accord de paix. Plusieurs axes doivent être pris en compte pour bien aborder la situation. Un axe primordial, la zone de libre échange avec des économies viables sans droit de douane réciproque et avec les mêmes droits vis-à-vis des autres pays. Et un deuxième axe, une union douanière entre les deux pays. Un accord de libre échange exige un accord sur les frontières ce qui sous-tend des souverainetés politiques. Il faut aussi analyser les problèmes économiques liés à la vallée du Jourdain, aux liens entre Gaza et la Cisjordanie, à la coopération pour le développement. La continuité territoriale devra être assurée, Jérusalem doit y être inclus”.

 

En guise de conclusion, prochaine réunion sur ces thèmes à Angers le 30 novembre prochain…

        RECADRE public Jcall 6.10.13 005

Faire de la prospective sur un conflit complexe et vibrant ce n’est pas facile, cela génère beaucoup d’interrogations et ne fait pas toujours l’unanimité. Mais on avance…

      SORTIE  Jcall 6.10.13 030

Le conflit Israël-Palestine est fait de passions et de luttes, d’inquiétudes et de convictions parfois partagées… Discussions “hors champ” à la sortie de l’auditorium.

 

 

– Reportage photographique : Claudette CASTONGUAY
– Choix des textes et présentation : Ouzi MEYERSON

 

 

 

 

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