Samedi 30 novembre la seconde session du colloque « Israël Palestine 2020 », lancé par JCall à Paris le 6 octobre, s’est tenue à l’université d’Angers. Nous avions décidé de la consacrer au problème des ressources en eau au Proche-Orient et de répondre à la question « La guerre de l’eau aura-t-elle lieu ?». Vous pourrez prochainement voir sur notre site la vidéo de cette conférence filmée par Akadem.
En attendant, nous pouvons d’ores et déjà vous rassurer en répondant qu’il existe aujourd’hui des réponses techniques à la pénurie de l’eau dans la région. Cependant, leur mise en œuvre passe nécessairement par le développement de la coopération entre les deux parties. Il ne peut en être autrement dans un territoire aussi exigu, où les deux populations sont contraintes de vivre côte à côte et de se partager les ressources.
Il en va de l’eau comme de la terre. Israéliens et Palestiniens sont condamnés par l’histoire et par la géographie à trouver un moyen de partager ce territoire. Les négociations en cours permettront-elles, en dépit du scepticisme général, d’aboutir à un accord ? Il est difficile de répondre aujourd’hui. Mais le Proche-Orient réserve parfois des surprises qui peuvent bouleverser l’avenir de la région.
Ainsi, qui aurait pu prédire il y a seulement quelques semaines l’accord qui vient d’être signé à Genève, entre les 5+1 et l’Iran, en vue d’empêcher la République islamique d’Iran de se doter de l’arme nucléaire ? Certes, il ne s’agit encore que de première étape d’un accord qu’il sera nécessaire de finaliser, au cours des six prochains mois, en s’assurant du strict respect de ses engagements par l’Iran. Mais un tel accord est préférable à toutes les autres options, comme le soulignent la plupart des experts militaires israéliens. Certains analystes vont jusqu’à comparer ce revirement au tournant historique que fut la reconnaissance de la Chine par l’administration de Nixon au début des années soixante-dix. En sera-t-il de même ? L’avenir le dira. Il est cependant certain qu’en privilégiant la négociation à la solution militaire, la communauté internationale permet de réintroduire l’Iran dans le champ du politique, et vient ainsi renforcer les modérés iraniens qui ne pourront que bénéficier du dégel des relations entre Washington et Téhéran.
Doit-on voir dans ce choix américain un revirement stratégique qui s’inscrit dans la volonté des Etats-Unis de se désengager du Proche-Orient et dont le signe avant-coureur avait déjà été, à la fin de l’été, le renoncement à bombarder la Syrie, au risque de perdre toute crédibilité ? Ou doit-on l’analyser comme la volonté d’Obama d’essayer durant son second mandat de privilégier une diplomatie construite sur le développement d’échanges, selon lui, plus à même de faire évoluer les régimes ?
Même si les Etats-Unis, par l’exploitation du gaz de schiste, sont aujourd’hui autonomes sur le plan énergétique, ils ne peuvent se désintéresser de cette région, et leur implication dans les négociations israélo-palestiniennes en est la preuve. Le dernier voyage de John Kerry dans la région témoigne de la constance de cet engagement.
Aboutira-t-on à un accord d’ici à la fin avril, date marquant l’expiration du délai des neuf mois prévus pour ces négociations ? Au stade actuel, si l’on se réfère aux seules déclarations des négociateurs et aux commentaires des analystes, on en est loin ; même si Kerry vient d’annoncer qu’on n’aurait “jamais été si près d’un accord“…
Quoi qu’il en soit, seule la combinaison de pressions exercées par les Américains et les Européens sur les deux parties, ainsi qu’une mobilisation des deux opinions publiques appelant leurs dirigeants à faire les compromis indispensables pour une solution, peut sauver la solution à deux Etats. Il est encore possible de la mettre en place, comme nous l’expliquera le 10 décembre prochain Shaul Arieli lors d’une intervention à Paris ; nous vous y attendons.
La rencontre aura lieu au CBL, 10 rue Saint Claude 75003 Paris ce mardi 10 décembre 2013 à partir de 20 h 30