La Palestine va-t-elle enflammer les universités ?

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Les images des étudiants propalestiniens bloquant l’entrée des campus américains ou de Sciences Po à Paris font la une des médias ces jours-ci. Il s’agit peut-être d’une minorité d’activistes comme le disent sur les plateaux de télévision les commentateurs ou des professeurs d’université, mais le ton est donné et l’image restera. Israël a perdu une fois de plus la guerre des images. Celles du pogrom du 7 octobre sont effacées depuis longtemps, au point que certains commencent même à douter de leur véracité. C’est comme cela que se fabrique un nouveau message négationniste. En Israël des appels sont adressés au gouvernement pour que soient envoyés aux États-Unis des personnes compétentes qui viendraient expliquer à la jeunesse américaine la position israélienne qui est la conséquence des massacres du 7 octobre. Il y a certes beaucoup à expliquer à une jeunesse qui, pour une partie d’entre elle, ignore l’histoire et même la géographie de cette région pour laquelle elle se mobilise certainement avec sincérité devant les souffrances palestiniennes. Mais on peut craindre que pour une autre partie d’entre elle, c’est parfaitement consciemment qu’elle scande le slogan du Hamas, appelant à la création de la Palestine « From the river to the sea, Palestine will be free », ce qui implicitement conduirait à la destruction de l’État d’Israël. Quel chemin parcouru en quelques années! La Palestine est le Vietnam d’aujourd’hui pour cette génération d’étudiants. Et à la différence de leurs ainés des années 70 qui manifestaient contre la guerre « impérialiste » menée par leurs dirigeants sur une terre étrangère et participaient à un mouvement mondial en Occident prônant « Peace and love », cette génération se mobilise contre une guerre conduite par un autre État pour se défendre, une démocratie dont la politique est certes condamnable, et appelle à sa disparition. Dans ce cas ce sera la paix des cimetières !

Ce n’est pas en changeant d’agence de relations publiques qu’Israël réussira à convaincre cette jeunesse qui compte probablement en son sein les dirigeants de demain, c’est en changeant de politique.

David Chemla

 

Nous organisons le 14 mai à 20h une réunion en vidéoconférence pour analyser ce mouvement de contestation propalestinien aussi bien dans les universités américaines que françaises. Inscription obligatoire

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