François Hollande en Israël et Territoires palestiniens

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François Hollande effectue, les 17, 18 et 19 novembre 2013, une visite d’Etat en Israël et une visite officielle dans les Territoires palestiniens. Le Président de la République française s’exprimera devant les parlementaires de la Knesset à Jérusalem, où il rencontrera aussi le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Il est attendu également par Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité Palestinienne à Ramallah, et aura des contacts à Tel-Aviv dans le cadre d’échanges économiques et technologiques.

Le contexte politique entre la France et Israël est actuellement favorable à ce voyage . L’opposition de Paris au développement du nucléaire militaire iranien et, surtout, sa position récente dans les pourparlers sur le programme nucléaire persan, a été perçue d’un très bon œil par l’État hébreu. Lors de ces négociations à Genève, la France a jugé que les garanties données par les délégués iraniens, quant aux mesures de contrôles et de démantèlement du programme d’enrichissement de l’uranium, étaient insuffisants. Les négociations, auxquelles participent plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie et l’Allemagne, sont pour le moment bloquées et dans l’attente de nouvelles propositions. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou (Likoud) considère que le développement du programme nucléaire militaire iranien présente un danger existentiel pour Israël, et il en a fait sa priorité sécuritaire et diplomatique.

Gérard Unger (à droite sur la photo ci-dessous), président de JCall France, fait partie de la délégation qui accompagne François Hollande. On se souvient que, le 17 octobre dernier, Gérard Unger avait été reçu à l’Elysée  par le Président de la République, en compagnie de David Chemla (à gauche sur la photo ci-dessous), secrétaire général de JCall Europe. Ils avaient présenté et expliqué les objectifs de JCall, puis avaient fait ensemble un tour d’horizon de la situation au Proche-Orient. 

JCall reçu par Hollande

La presse française, israélienne et internationale a commenté largement le voyage du Président Hollande en Israël et dans les territoires palestiniens. Voici quelques extraits de ces commentaires qui soulignent tous le rapprochement des deux pays en ce moment :

 

– A Tel-Aviv, Elie Barnavi (qui a soutenu très tôt les positions de JCall Europe), rappelle dans « I24News »  les forces et les faiblesses du partenariat français. Extraits :

Commençons par les nuages. Comme l’ensemble de la communauté internationale, la France s’oppose à la colonisation des Territoires, qu’elle qualifie d’« illégale », et soutient la création d’un Etat palestinien dans les frontières d’avant la guerre des Six-Jours, avec des modifications agréées par les parties. Nous sommes évidemment loin du compte avec le gouvernement au pouvoir à Jérusalem, qui n’a par ailleurs pas apprécié que Paris vote l’année dernière aux Nations Unies, puis à l’UNESCO, en faveur de l’admission de la Palestine comme « Etat observateur non membre ».

Côté ciel bleu, cela fait longtemps que la France a rééquilibré au profit d’Israël sa diplomatie proche-orientale. Victime de la dislocation du monde arabo-musulman et du terrorisme qui a durement frappé la France, la « politique arabe » de la Cinquième République a vécu, et avec elle la « rue arabe » du Quai d’Orsay. Une succession d’ambassadeurs remarquables a beaucoup fait pour réconcilier avec la France une opinion publique israélienne naguère encore irrémédiablement hostile. François Hollande lui-même arrive auréolé de son action en Libye et au Mali, comme de sa volonté à en découdre en Syrie, et précédé d’une réputation méritée d’ami d’Israël, dans la lignée de la vieille S.F.I.O. Sa première rencontre avec Netanyahou, à la fin octobre 2012, a été l’occasion d’une telle convergence de vues, de la question du nucléaire iranien à la « reprise sans conditions » des négociations israélo-palestiniennes, que plus d’un sourcil d’est levé dans les chancelleries européennes.

Cliquer pour lire l’article complet d’Elie Barnavi sur le site « I24News »

 

– A Jérusalem, l’éditorialiste Eli Hazan, du quotidien  Israël Hayom (favorable à Nenanyahou), fait l’apologie du courage français. Extraits :

Dans le cadre des négociations avec l’Iran, les Etats-Unis ont montré qu’ils étaient prêts à  accepter des concessions capables de déstabiliser l’équilibre sécuritaire mondial, mais les Français ne comptent pas rester les bras croisés. Paris a courageusement tenté de s’opposer au discours iranien, destiné à apaiser les angoisses occidentales tout en continuant à faire avancer le programme nucléaire. La semaine prochaine, le Président français François Hollande se rendra en Israël et prononcera un discours à la Knesset, ce qu’Obama avait refusé de faire. Le changement de la politique étrangère de la France a commencé sous l’ère du précédent gouvernement, celui de Nicolas Sarkozy. Mais la tendance s’est accentuée lorsque François Hollande a pris le pouvoir, lors des élections de mai 2013. La situation actuelle nous rappelle une certaine époque de l’histoire au cours de laquelle la France faisait partie des acteurs majeurs de la scène internationale. Le gouvernement actuel évoque celui de Charles de Gaulle, à l’époque où les Français se positionnaient courageusement à l’encontre des régimes dictatoriaux qui bafouaient les droits fondamentaux et mettaient en péril la paix mondiale.

Cliquer pour lire l’article complet d’Eli Hazan (en anglais)

 

– En France, Le Monde souligne les différences de comportement entre Hollande et Obama. Extraits :

Israël a peu apprécié que le chef de la diplomatie américaine adresse une rebuffade à Benyamin Netanyahou, coupable à ses yeux de critiquer un accord en cours de négociation avec Téhéran, sans tous les éléments à sa disposition. Outre que ce reproche semble impliquer que Washington n’a pas jugé utile  d’informer son meilleur allié stratégique au Proche-Orient, c’est faire peu de cas, estime-t-on à Jérusalem, de la situation spécifique de l’Etat juif, première cible potentielle d’un Iran nucléaire.

De même, en agitant le risque d’une « troisième Intifada », qui, par hypothèse, serait la conséquence de l’effondrement du processus de négociations avec les Palestiniens, John Kerry a indirectement mis en cause l’intransigeance israélienne à propos de la colonisation, qui est jugé « illégitime » pour l’administration Obama. Le résultat de cette tension diplomatique est que M. Kerry, à en croire une partie de la presse israélienne, n’est plus considéré comme un « médiateur impartial ».

A l’inverse, la France est exemplaire, aux yeux des dirigeants israéliens, dans sa fermeté et ses exigences vis-à-vis de Téhéran. Ce n’est pas un hasard si M. Netanyahou s’est réjoui  d’accueillir Laurent Fabius, puisque le ministre français des affaires étrangères est réputé dit non au « mauvais accord » avec Téhéran qui, selon le premier ministre israélien, était concocté lors des récentes négociations de Genève.

Cliquer pour lire l’article complet de Laurent Zecchini, le correspondant du Monde à Jérusalem

 

– Aux Etats-Unis,  l’éditorialiste du New York Times, Roger Cohen, constate qu’une nouvelle stratégie se met en place au Moyen-Orient autour de l’affaire iranienne. Extraits :

Quelques semaines avant le meeting de Genève où il était craint qu’un accord ne puisse voir le jour, les Etats-Unis et l’Iran ont ouvert sereinement des négociations bilatérales en vue de mettre au point un accord intérimaire de six mois. Des officiels proches de Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères français, m’ont dit que ces discussions bilatérales avaient abouti à une entente entre les USA et l’Iran pour présenter un texte commun (avec des réserves) lors de l’ouverture de la conférence de Genève. Quand les Français surent cela, ils en furent troublés… L’essentiel de la rencontre de Genève a été déterminé par la volonté des Français de combler ces lacunes, jusqu’à ce que leurs exigences furent jugés inacceptables par Mohammed Java Zarif, le ministre des affaires étrangères iranien. En France, on observe l’action des USA au Moyen-Orient avec étonnement : elle donne l’impression d’une retraite qui peut conduire à un vide, d’une nouvelle détermination à mettre en œuvre une « diplomatie douce » qui ressemblerait à un désintérêt.

Cliquer pour lire la totalité de l’intéressant éditorial de Roger Cohen dans le NYT (en anglais)

 

 

 

 

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