500 jours : Cela suffit !

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Manifestation lundi 17 février place des otages à Tel Aviv. Sur l’écran « Jeûne du 500ème jour. Sortez nous de l’enfer!« 

 

Lundi 17 février, des milliers d’Israéliens ont entamé à 11h40 un jeûne de 500 minutes qui s’est achevé à 20 heures, au moment où a commencé une grande manifestation sur la place des otages à Tel Aviv, et dans tout le pays, pour marquer un triste anniversaire : celui de 500 jours de détention des otages.

500 minutes, une pour chacun de ces 500 jours passés jusqu’à présent par les 73 otages restant encore aux mains du Hamas à Gaza et dont beaucoup sont présumés morts. 73 otages dont on connait maintenant les conditions de détention par les témoignages de ceux qui ont été libérés depuis le cessez-le-feu : Enchaînés, affamés, fouettés, torturés physiquement et psychologiquement par leurs geôliers, souvent abandonnés seuls dans le noir des tunnels pendant plusieurs jours …

500 jours d’enfer qui pourraient se poursuivre encore longtemps si le fragile accord de cessez-le-feu avec le Hamas, négocié par l’administration Biden par l’intermédiaire de l’Égypte et du Qatar, et mis en place sous la pression de celle de Trump, devait s’interrompre. De plus en plus de témoignages viennent confirmer que cet accord aurait pu être signé plus tôt, ce qui aurait permis de sauver la vie de certains des otages et celle de nombreux civils palestiniens. Mais malgré toutes les déclarations de compassion à l’égard des otages et de leurs familles, ce n’était pas, et cela ne l’est toujours pas, la priorité de Benjamin Netanyahou, ni de son gouvernement, qui ne sont préoccupés que de leur survie. Seule l’action des familles, soutenues par la très grande majorité des Israéliens, a permis de maintenir la question des otages au premier rang de l’agenda international et de celui des médias israéliens.

Les images, ces dernières semaines, de la libération des premiers d’entre eux, mises en scène cyniquement par le Hamas, montrent que celui-ci a réussi à remplacer les pertes importantes qu’il a subies dans ses rangs, évaluées par le chef d’État-major israélien à 20000 morts sur les 46000 victimes recensées depuis le début de la guerre par les autorités palestiniennes. Cette capacité du Hamas de mobiliser de nouvelles recrues  n’est pas étonnante vue l’absence d’une alternative politique que le gouvernement israélien a tout fait pour empêcher d’exister.

Il n’est pas étonnant non plus qu’une majorité d’Israéliens en vienne à soutenir le plan de Trump de transférer les Palestiniens de Gaza, espérant ainsi se débarrasser d’une menace après les massacres du 7 octobre, tout en reconnaissant l’impossibilité de le réaliser. Cette déclaration de Trump s’inscrit dans son mode fonctionnement depuis son arrivée au pouvoir, lancer chaque jour des nouvelles idées pour montrer à son électorat son volontarisme et faire marche arrière ensuite quand il est confronté à la réalité.

Sa dernière promesse de déclencher l’enfer sur Gaza si tous les otages n’étaient pas libérés samedi dernier à midi, s’est transformée dès dimanche en un soutien à toutes les initiatives que le gouvernement israélien serait amené à prendre. Initiatives que ce dernier est bien en peine de prendre, tant il est empêtré dans ses propres contradictions : respecter le souhait de Trump de voir la guerre s’arrêter, ce qui impliquerait la fin de sa coalition car ses alliés d’extrême droite menaceraient alors de la quitter, ou faire échouer les négociations pour la seconde étape de l’accord, ce qui conduirait nécessairement à une reprise de la guerre contre la volonté du président américain.

Face à cette situation de blocage, seule la mobilisation de la société civile est capable de contraindre le gouvernement israélien à aller jusqu’au bout de cet accord pour libérer tous les otages. Et celle-ci n’est pas prête de s’arrêter. Au contraire chaque retour d’un otage ne vient que la renforcer. Leurs noms ainsi que leur histoire sont connus de toute la population israélienne. Leurs familles forment une seule grande famille que même ceux qui ont eu la chance de voir leurs proches libérés ne quittent pas. C’est tout un pays qui est pris en otage et ce jusqu’au retour du dernier d’entre eux.

Deux slogans étaient répétés alternativement par des milliers de personnes lundi soir place des otages à Tel Aviv. S’adressant aux familles, alors que se succédaient sur l’écran les photos de leurs proches, « Vous n’êtes pas seules, nous sommes avec vous » et  à l’attention du gouvernement, en faisant référence aux échanges des prisonniers palestiniens contre les otages, « Tous contre tous, en une seule fois » !

Ce n’est qu’une fois que tous les otages seront libérés et les morts enterrés en Israël, que la société israélienne pourra commencer à se rétablir du traumatisme du 7 octobre et que l’on pourra de nouveau aborder dans le débat public la question de la solution du conflit.

En attendant nous scandons à l’unisson des manifestants de lundi soir :

« Vous n’êtes pas seules, nous sommes avec vous »

« Tous contre tous, en une seule fois » !

 

David Chemla

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