CHRONIQUES POUR LA PAIX : IGAL PALMOR répond aux questions de Paul Ouzi Meyerson sur l’accord de paix entre Israël et les Émirats arabes unis. S’agit-il d’un «rapprochement historique» qui ouvre des perspectives de paix dans le Golf Persique ou bien s’agit-il simplement de la normalisation de liens multiples et anciens ? Et dans ces conditions, que devient le « plan Trump » qui prévoyait l’annexion par Israël de la Vallée du Jourdain en même temps que la création d’un état palestinien ?
Igal Palmor a été pendant plusieurs années le porte-parole du Ministère des affaires étrangères d’Israël puis il a pris la direction des affaires internationales de l’Agence juive.
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Igal Palmor rappelle que l’accord de paix entre Israël et les Émirats arabes unis est un accord de normalisation des relations qui implique l’échange d’ambassadeurs entre Jérusalem et Abou Dhabi. Il prévoit des initiatives dans les secteurs de l’économie, du tourisme et de la culture… “Conclu sous la houlette des États-Unis , il comprend également un aspect militaire important puisque les Émirats pourront acquérir des F.35, des avions de combat américains particulièrement sophistiqués et qu’Israël a reçus récemment. Ceci a été confirmé par les U.S.A et les Émirats“, ajoute l’ancien porte-parole de la diplomatie de Jérusalem.
Pour Igal Palmor, il s’agit bien d’un “accord historique mais on n’assiste pas à une première. Ce n’est pas comme avec l’Égypte ou bien la Jordanie, il n’y a pas de belligérance entre les signataires de l’accord. N’oublions pas qu’il y a eu des traités de paix signés avec le Liban et la Mauritanie bien qu’ils aient été mis en veilleuse par la suite”. Igal Palmor doute que d’autres états de la région tentent, prochainement, de se rapprocher officiellement d’Israël car “ce genre d’initiative demeure encore un tabou dans le monde arabe”.
Le diplomate souligne que, malgré l’accord Israël-Émirats, le “plan Trump” demeure à l’ordre du jour diplomatique. “C’est le cadre de référence qui définit la création d’un état palestinien et le tracé d’une frontière entre les deux états (Israël-Palestine) en plus de l’annexion négociée de territoires par Israël en Cisjordanie. Mais pour l’instant il n’y a plus de aucun contact à ce sujet entre l’administration américaine et l’Autorité Palestinienne qui refuse le plan Trump”, reconnaît Igal Palmor.
Concernant le revirement de Netanyahou quant à l’annexion immédiate et unilatérale de la vallée du Jourdain, Igal Palmor l’explique par l’impossibilité de ce scénario : “Le Premier ministre israélien n’a pas reçu le feu vert de l’administration Trump, pour les américains il était impossible de l’envisager sans la création d’un état palestinien. La signature de l’accord avec les Émirats est arrivée au bon moment pour sortir de l’impasse.”