CHRONIQUES POUR LA PAIX : ELIZABETH GARREAULT répond aux questions de Paul Ouzi Meyerson sur le mouvement social et politique qui mobilise la rue israélienne (sur la photo on voit Elizabeth Garreaut avec Nitsan Horowitz, leader de Meretz, et le docteur Eric Setton).
Depuis plusieurs semaines des manifestations ont lieu sans intermittence, à Jérusalem, sous les fenêtres de la résidence du Premier ministre de l’état d’Israël. Le mouvement s’est même étendu à d’autres villes du pays : Tel-Aviv, Haïfa, Beersheva, etc. Pour exprimer à Benyamin Netanyahou leur vif mécontentement et leurs exigences, des milliers de citoyens continuent de se mobiliser malgré l’épidémie de Coronavirus.
Elizabeth GARREAULT vit à Jérusalem où elle est engagée dans le combat associatif. Elle a été candidate aux municipales dans la capitale d’Israël.
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Elizabeth Garreault constate que le mouvement de manifestation populaire qui se déroule depuis douze semaines est «multiforme tant sur le fonds que sur la manière. Il se développe dans différentes villes, touche des publics d’origine diverse autour de thèmes variés».
La militante hiérosolymitaine estime qu’à son plus haut moment le mouvement a mobilisé jusqu’à 50 000 personnes. Elle souligne que «pour Israël c’est très important, cela brise le sentiment d’apathie et d’indifférence politique qui semblait prévaloir ces dernières années parmi les israéliens. En fait, c’est une très belle surprise démocratique ».
Elizebeth Garreault est sensible à la diversité des manifestants et de la multiplicité de leurs revendications. Elle explique : «on trouve parmi les manifestants des indépendants et des salariés aux abois qui n’ont plus de revenus à cause de la crise économique suscitée par la pandémie, des gens mobilisés contre la corruption du gouvernement, des militants qui dénoncent l’occupation en Cisjordanie, des féministes mobilisées contre le viol, des citoyens qui demandent des changements institutionnels pour plus de stabilité gouvernementale, etc.».
Pour Elizabeth Garreau le point commun de tous ces manifestants c’est le souhait de voir Benyamin Netanyahou, Premier ministre, disparaître de la scène politique : «il ne serait pas le premier à démissionner après un échec, Golda Meïr l’a fait après la guerre de Kippour en 1973 et Menahem Begin après la 1ère guerre du Liban en 1982». Reste à élaborer un programme, à trouver des leaders et à se préparer à construire un mouvement ou un parti politique nouveau. A ce sujet, elle indique que «des débats sont menés entre les différentes sensibilités parmi les manifestants pour formaliser les revendications et les formes de lutte, mais il faut du temps pour que la parole lève».