CHRONIQUES POUR LA PAIX – Elie BARNAVI répond aux questions de David CHEMLA. Il fait le point sur la situation politique en Israël alors qu’une nouvelle campagne électorale est lancée. Elle a lieu après que la Knesset ait été dissoute trois fois au cours de ces derniers mois, ce qui est le signe d’une « crise institutionnelle grave ». Elie Barnavi a été ambassadeur d’Israël en France. Universitaire, historien et écrivain, il est actuellement directeur scientifique du Musée de l’Europe à Bruxelles.
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Elie Barnavi considère qu’Israël traverse « une crise politique grave et qui se prolonge du fait que Benyamin Netanyahou cherche à échapper par tous les moyens à la loi ». Même son parti, le Likoud, « est en situation de faiblesse parce que soumis au culte de son chef depuis plus de 10 ans ». L’ ancien ambassadeur rappelle que les sondages donnent un avantage à la formation Blanc-Bleu, le parti de Benny Gantz, mais il estime que « rien n’est joué et on risque de se retrouver dans la même impasse qu’à l’issue des dernières élections, c’est-à-dire dans l’impossibilité de trouver une majorité ou de former une coalition ». Elie Barnavi constate que ce n’est pas seulement le système électoral proportionnel qui est en cause, « il y a des raisons sociologiques et idéologiques qui participent à l’éclatement de la société ». Selon lui, Benny Gantz s’affirme de plus en plus en tant qu’alternative à Netanyahou : « il habite mieux sa fonction de chef de l’opposition et, en conséquence, il est davantage soutenu par le public ». Ainsi, le leader de Blanc-Bleu serait à même, s’il emportait les élections, d’apaiser les conflits et de diminuer les tensions sociales et politiques.
