Un communiqué de JCall, le réseau juif européen pour Israël et pour la paix selon le principe “deux peuples, deux Etats”, publié le 8 octobre 2015.
Nous ne sommes hélas pas surpris de voir une situation où une nouvelle fois les territoires occupés sont au bord de l’explosion. Depuis longtemps nous répétons que n’offrir comme seule perspective politique aux Israéliens et aux Palestiniens que le maintien du statu quo, comme le fait depuis des années Benjamin Netanyahou, c’est jouer avec le feu. Imaginer qu’ Israël et la Cisjordanie puissent être un ilot privilégié de stabilité et de sécurité dans une région en plein chaos depuis quatre ans, c’est encore faire preuve d’une cécité dangereuse.
Maintenant qu’un nouveau degré dans la violence a été franchi avec le meurtre de Eitam and Naama Henkin, assassinés devant leurs quatre enfants sur une route de Cisjordanie la semaine dernière, puis celui de Juifs poignardés alors qu’ils se rendaient avec leur familles au Mur des lamentations le septième soir de Souccot, tout le monde craint une nouvelle intifada. Mais ces actes de terrorisme, commandités probablement, au moins pour l’un d’entre eux, par le Hamas, ainsi que la multitude d’incidents qui émaillent chaque jour qui passe, ne font que refléter le désespoir de la population palestinienne qui, comme chaque fois, fait le jeu des extrémistes.
Mais tout en condamnant avec force ces actes de terrorisme, ce que n’a pas fait Mahmoud Abbas, nous ne pouvons ignorer la succession d’évènements qui les ont précédés : la poursuite continuelle de la colonisation, la mort de plusieurs Palestiniens tués au cours des derniers mois par l’armée, comme celle d’Ahmed Khatatbeh dont la surdité l’avait empêché d’entendre l’ordre de s’arrêter à un barrage, la non arrestation des responsables de l’attentat de Douma où une famille palestinienne a été brûlée vive alors qu’aux dires mêmes du ministre de la défense, ils sont connus de tous … Il est temps de tirer une conclusion de cette litanie sans fin où chaque camp oppose ses propres victimes à celles de l’autre.
Malgré tous les appels au calme qui commencent à se faire entendre du côté de l’Autorité palestinienne qui, critiquée de plus en plus par sa population, avait depuis plusieurs semaines encouragé les manifestations sur le Mont du Temple, la situation risque à tout instant de dégénérer. Le premier ministre israélien, critiqué par ses alliés d’extrême droite, et même au sein de son propre parti, a de plus en plus de mal à contenir ses extrémistes. Dans le contexte actuel, alors que des incidents se sont produits à Jaffa, il y a tout lieu de craindre les conséquences d’une troisième intifada qui ne ferait le jeu que des forces islamistes dans la région.
C’est pour cela que, à l’écoute des populations israéliennes et palestiniennes qui souhaitent, dans leur majorité, un retour au calme et la perspective de voir un jour la fin de ce conflit, nous nous adressons aux dirigeants européens et américains pour leur demander de reprendre en urgence ce dossier et, maintenant qu’un accord a été trouvé sur le nucléaire iranien, d’en faire enfin une priorité pour la diplomatie occidentale.
Nous appelons le gouvernement français à présenter au Conseil de sécurité la résolution qu’il prépare depuis des mois.
Nous appelons l’administration Obama à ne pas mettre un véto à cette résolution qui aurait l’avantage de fixer pour l’avenir le cadre et les paramètres de la solution du conflit pour préserver la solution à deux États.