JCall salue la déclaration du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, annonçant que la France « engagera (…) dans les semaines qui viennent des démarches afin de préparer une Conférence internationale rassemblant autour des parties leurs principaux partenaires – américain, européens, arabes, notamment – afin de préserver et de faire aboutir, si c’est possible, la solution des deux États ».
Alors que la gestion du conflit israélo-palestinien ne semble plus figurer au premier rang des priorités de la communauté internationale, qui est plus préoccupée par la situation chaotique de la région, due notamment aux actions et aux menaces de l’État islamique, et par ses conséquences en Europe (arrivée massive des migrants), il est en effet important que la France assume sa « responsabilité de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et de puissance de paix » en réaffirmant la nécessité de s’atteler à cette question.
Consciente qu’il ne faut pas laisser « se déliter la solution des deux États », la France propose, avec l’aide de leurs partenaires concernés, de renouer un dialogue aujourd’hui inexistant entre Israéliens et Palestiniens. En associant les États arabes voisins, notamment ceux qui sont confrontés à la menace islamiste, une telle conférence pourrait aboutir à la mise en place d’accords de sécurité régionaux, ce qui aiderait à une solution du conflit.
Certes, l’éventualité annoncée dès le départ, en cas d’échec de cette initiative, que la France reconnaisse l’État de Palestine, n’est certainement pas le meilleur moyen d’encourager les Israéliens à adhérer à ce projet. Néanmoins, au lieu de le rejeter, comme l’a fait aussitôt son Premier ministre – qui déclarait, maniant l’ironie, que « Paris proposera peut-être également une conférence de paix avec l’État islamique » –, Israël devrait plutôt chercher une solution politique au conflit.
Après quatre mois d’une vague de terreur à laquelle les services de sécurité israéliens, malgré leur coopération constante avec ceux de l’Autorité palestinienne, n’arrivent pas à mettre fin, et alors que le nombre de victimes israéliennes et palestiniennes augmente chaque jour, il est temps de sortir de ce cycle de violences. Seule une reprise sérieuse des négociations, associée à des mesures pour reconstruire un minimum de confiance entre les deux peuples, avec le soutien et l’implication de la communauté internationale, peut ouvrir une perspective politique – notamment à une jeunesse palestinienne qui, n’arrivant plus à se projeter dans l’avenir, peut être tentée par le terrorisme. Il est temps de sortir d’un statu quo suicidaire pour Israël, et de redonner espoir aux deux populations.