– CHRONIQUES POUR LA PAIX –
Nous sommes dans le 78ème jour des combats menés par Israël contre les terroristes du Hamas à Gaza. L’offensive de Tsahal fait suite au massacre perpétré par les milices islamistes palestiniennes le 7 octobre dernier. Lors de ce massacre, autour de 1290 citoyens israéliens ont été assassinés dans des conditions abominables, de nombreux villages juifs qui jouxtent Gaza ont été détruits et 240 otages ont été capturés par les terroristes dont des enfants, des femmes et des personnes âgées.
Depuis ce « shabbat noir », le 7 octobre tombant un samedi, un déluge de feu s’est abattu sur Gaza. Tsahal a mobilisé 350 000 réservistes en plus des 150 000 soldats d’active pour protéger sa frontière nord du Hezbollah et pour attaquer partout, au sud, les milices islamistes du Hamas. Déjà, 153 soldats ont été tués dans les combats depuis le début de l’offensive auxquels viennent s’ajouter les 473 membres des services de sécurité assassinés le 7 octobre.
L’objectif de l’offensive israélienne à Gaza est clair, confirmé à de nombreuses reprises par le Premier ministre Netanyahou, le Ministre de la défense Yoav Galant et le chef de l’Etat-major Herzi Halévy : il s’agit de détruire le Hamas et de sauver les otages. Détruire la Hamas, c’est à dire l’effacer militairement et politiquement de la région. Mais, cet objectif radical est-il atteignable ? Certains stratèges en doutent, comme par exemple, le Président français, Emmanuel Macron, qui a déclaré «qu’éradiquer le Hamas prendra plus de dix années».
Pour répondre à cette question PAUL OUZI MEYERSON a demandé son avis à STÉPHANE JUFFA. Celui-ci, au moment de l’interview, se trouvait à Métoula à l’extrême nord d’Israël, là où sa rédaction est installée, sous le feu des missiles du Hezbollah.
STÉPHANE JUFFA est israélien, créateur et rédacteur en chef de la «Metula News Agency» bien connue, depuis de nombreuses années, sous l’appellation : la MENA. C’est un stratégiste, spécialiste des questions de défense et de diplomatie pour l’ensemble du Moyen-Orient. Il a côtoyé la plupart des dirigeants israéliens, dont Itzhak Rabin, et de nombreux responsables sécuritaires du monde arabe.
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L’ENNEMI PRINCIPAL C’EST L’IRAN
D’emblée Stéphane Juffa souligne que le principal ennemi de l’Etat d’Israël c’est l’Iran et ses ayatollahs. «Ce sont les mentors et les sponsors du Hamas et du Hezbollah, des pasdarans installés en Syrie et des Houthis qui bloquent l’accès à la Mer rouge. Je crains qu’avec le gouvernement de Netanyahou, qui est très faible pour mener les affaires stratégiques, Israël soit entraîné dans des conflits secondaires. Il faut comprendre que le Hamas, et même le Hezbollah qui est plus puissant, ne sont que des milices islamistes, derrière eux le patron c’est l’Iran, un grand pays avec sa bombe nucléaire à l’horizon».
LE GOUVERNEMENT NETANYAHOU EST TROP FAIBLE POUR MENER LES AFFAIRES STRATÉGIQUES
Le rédacteur en chef de «La Mena» estime que d’ici la fin de janvier Israël aura le contrôle de Gaza. «Nous y sommes presque, il faut finir les combats, éliminer les derniers leaders de l’organisation islamiste, détruire les structures du Hamas dans le sud, notamment les souterrains qui sont particulièrement durs à annihiler. Nous aurions dû (les Israéliens) nous occuper de ces questions depuis 15 ans mais pour des raisons idéologiques et diplomatiques Netanyahou et ses ministres ne l’ont pas fait».
METTRE EN PLACE DES HOMMES CAPABLES DE DIRIGER UN RÉGIME MODÉRÉ À GAZA
Stéphane Juffa poursuit son analyse en envisageant le scénario du jour d’après la victoire, c’est-à-dire lorsque le Hamas sera hors d’état de nuire. «Avec le soutien des Etats-Unis il va falloir trouver des hommes qui seront capables de diriger les institutions d’un régime modéré à Gaza. Ils devront gérer sa reconstruction et s’entendre avec leurs voisins juifs et arabes. Des responsables de cet acabit existent, davantage que l’on ne pense, car le bruit et la fureur des radicaux étouffent leurs voix. La majorité des habitants de Gaza a souffert de l’installation du califat du Hamas qui a volé leurs libertés. Les capitaux pour rebâtir Gaza se trouvent du côté des pays du Golf, de l’Europe et de l’ONU. Il va de soi que l’armée israélienne contrôlera la sécurité des frontières de Gaza pendant une longue période».
LES GAZAOUIS ONT SOUFFERT PENDANT LE CALIFAT DU HAMAS QUI A VOLÉ LEURS LIBERTÉS
Le stratégiste de «La Mena» précise ensuite sa définition de la victoire : «elle ne sera complète que si l’on parvient à libérer le maximum d’otages israéliens mais cela ne dépend pas que de nous, il faut que le Hamas ressente la force de notre volonté et celle de la communauté internationale pour les libérer. Sans capacités militaires et répressives, sans structures et sans leaders, le Hamas cessera d’exister politiquement, c’est l’objectif de notre guerre».
LA VICTOIRE D’ISRAËL C’EST CELLE DE SES CITOYENS QUI SE CONDUISENT MAGNIFIQUEMENT
Pour terminer, Stéphane Juffa tient à saluer les citoyens d’Israël. «La société israélienne, tous les habitants de ce pays, les soldats et les commandants de l’armée ont fait face au malheur avec dignité. Ils se sont conduits magnifiquement dans les combats et dans la solidarité quotidienne. Le problème, c’est le gouvernement de Netanyahou avec ses ministres médiocres et ses calculs à courte vue».