Amos Yadlin
Le général (C.R.) Amos Yadlin a été successivement pilote de chasse, commandant adjoint de l’armée de l’air et commandant en chef du renseignement de Tsahal. Il dirige aujourd’hui l’Institut des études de sécurité nationale, à Tel Aviv. Ce passage est extrait de sa contribution au volume «Perspectives stratégiques d’Israël, 2012-2013», qui vient d’être publié par l’Institut.
«Il sera difficile pour Israël d’améliorer ses relations avec le monde arabe, et d’assurer une réelle coopération pour faire face à des défis comme le programme nucléaire iranien, sans relancer le processus politique avec les Palestiniens. Une reprise du dialogue politique est importante, par ailleurs, afin de mettre un terme à l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne et au renforcement du Hamas aux dépens de celle-ci, et afin d’arrêter le glissement vers un Etat binational – surtout si Israël développe parallèlement un intérêt pour organiser ses relations avec le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza. Une disponibilité à payer le prix nécessaire afin de relancer le processus politique avec les Palestiniens pourrait changer la dynamique présente dans l’environnement immédiat d’Israël, ainsi que dans son environnement élargi. L’objet d’une relance du processus de paix est de produire un véritable changement dans la situation au sein du contexte israélo-palestinien.
Compte tenu des données politiques actuelles des deux côtés, il est peu probable que l’on puisse modifier la situation en se concentrant sur des négociations pour un accord permanent. Il est donc important d’envisager également des mesures unilatérales coordonnées entre Israël, les Etats-Unis, l’Europe et même l’Autorité palestinienne, ainsi que des arrangements partiels pour conserver leur pertinence au processus de paix et à la solution des deux Etats. Même un refus palestinien de progresser sur la voie des négociations peut être utilisé d’une manière qui servira l’objectif israélien de réaliser le projet d’un Etat juif démocratique jouissant de la sécurité et de la légitimité.»
