La coalition face au problème palestinien

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Nous avons lancé l’appel de JCall en 2010 avec un objectif principal, celui de faire prendre conscience, en priorité aux citoyens juifs européens, de la nécessité de mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens afin d’y créer un État à côté d’Israël, qui est la seule condition de sa survie en tant qu’État juif et démocratique. A cette époque, Netanyahou venait de revenir au pouvoir depuis un an. Et pendant les onze années qui ont suivi, et sous tous ses gouvernements, ce problème n’a fait que s’aggraver, aucune négociation n’a été entamée avec les Palestiniens, la colonisation n’a fait que se renforcer et l’image d’Israël dans le monde que se dégrader.

Depuis maintenant 4 mois, un nouveau gouvernement est à la tête du pays, un gouvernement qui, du fait de sa composition, a décidé de ne pas mettre cette question à son agenda, pour l’instant, et de privilégier plutôt toutes celles qui touchent aux préoccupations quotidiennes des Israéliens. Ce gouvernement s’est également beaucoup investi pour améliorer la position internationale d’Israël en renouant ses liens, quelques peu distendus, avec la nouvelle administration démocrate américaine et en développant ses relations avec les pays arabes sunnites.

Dans son discours à l’assemblée de l’ONU, le Premier ministre Naphtali Bennett n’a même pas fait allusion aux Palestiniens. S’adressant à Angela Merkel, venue à Jérusalem faire son voyage d’adieu en tant que chancelière, il a affirmé qu’un État palestinien constituerait une menace terroriste pour Israël. Ayelet Shaked, la numéro 2 du parti Yamina et actuelle ministre de l’Intérieur, a affirmé lors de sa visite à Dubaï qu’elle s’opposait à la création d’un État palestinien. Par contre à l’autre extrémité du gouvernement, Nitzan Horowitz, président du Meretz et ministre de la Santé, a réaffirmé à Mahmoud Abbas, lors de sa rencontre avec lui à Ramallah, son engagement pour la solution à 2 États. Yaïr Lapid, le vice premier ministre et ministre des Affaires étrangères, répondant à une question d’un journaliste local lors de l’inauguration de l’ambassade d’Israël au Bahreïn, s’est prononcé également pour cette solution mais a précisé qu’il ne pensait pas qu’elle était faisable actuellement et qu’il soutenait par contre l’amélioration du niveau de vie des Palestiniens. Il a par ailleurs présenté à la conférence annuelle de Herzliya contre le terrorisme sa nouvelle vision pour Gaza en proposant son plan « Économie pour sécurité » pour mettre fin aux cycles de violence avec le Hamas à Gaza.

Certes ces projets, s’ils devaient voir le jour, permettront d’améliorer le quotidien de la population palestinienne, mais ils ne constituent pas une réponse à leurs attentes légitimes pour un État. D’autant plus que sur le terrain la situation se dégrade avec le développement de la violence des colons à leur encontre. On recense une augmentation de leurs attaques ces dernières années : de 363 en 2019, elles sont passées à 507 en 2020 et à 416 pour les 6 premiers mois de 2021. Après leur récente attaque—le jour de la fête de Simhat Torah où les Juifs célèbrent la Torah et ses valeurs—au village Khirbet al-Ukara dans le sud de Hébron qui s’est soldée par une dizaine de blessés palestiniens—dont un enfant qui a dû être opéré en Israël suite à une fracture du crâne causée par un jet de pierre —, l’organisation Truah qui rassemble 2300 rabbins et hazans américains a demandé au gouvernement israélien qu’une enquête soit ouverte et les coupables arrêtés.

Nous dénonçons également cette violence. C’est pourquoi nous avons décidé de soutenir financièrement l’ONG israélienne des « Rabbins pour les droits de l’homme » qui, comme chaque année, coordonne la participation d’Israéliens venus aider les paysans palestiniens à la cueillette des olives en Cisjordanie. Celle-ci commence ces jours-ci et on déplore malheureusement déjà des actions de vandalisme des colons qui viennent déraciner des oliviers. Ce sont vos cotisations qui nous donnent les moyens de manifester notre soutien aux ONG israéliennes engagées contre l’occupation. Donc, si vous ne l’avez pas encore fait, il est encore temps de renouveler vos cotisations pour 2021.

Quant à la situation politique en Israël, on ne prévoit pas de crise dans la coalition actuelle, malgré les divergences existantes sur certains sujets entre ses composants. Le pari fait par le gouvernement de ne pas s’opposer aux rassemblements et de laisser les écoles ouvertes malgré la vague du variant delta du virus, qui a causé une hausse des hospitalisations et des décès cet été, semble gagné. L’épidémie est en régression. Le budget, le premier depuis 2019, devrait être voté par la Knesset avant la deuxième semaine de novembre. Le gouvernement aura ainsi les moyens de son action, mais il sera difficile de laisser la question palestinienne sous le boisseau pendant les 4 prochaines années. Nous aborderons tous ces sujets lors de notre première vidéoconférence que nous avons décidé d’organiser le 8 novembre pour faire un bilan des 4 premiers mois du gouvernement. Retenez cette date. Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire sur notre site.

 

Affiche mise le long des routes en Israël par plusieurs ONG, dont Shalom Arshav, pour interpeller Benny Gantz, le ministre de la Défense, et Omer Bar Lev, le ministre de la Sécurité intérieure, sur laquelle est écrit : « Un enfant palestinien de 3 ans a été blessé dans un attentat. Il est temps d’arrêter la violence des colons. Gantz, Bar Lev – C’est de votre responsabilité ».

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