La consécration de David Grossman, figure littéraire et écrivain israélien engagé

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David Grossman est le premier auteur israélien à avoir reçu le Man Booker International Prize, le prix littéraire le plus prestigieux après le Nobel. Nous nous en félicitons !

Un exploit. Il n’y a pas d’autres mots pour expliquer la vague de fierté avec laquelle l’Etat hébreu a salué la nouvelle : ce mercredi 14 juin 2017, David Grossman est le premier écrivain israélien à avoir reçu à Londres le Man Booker International Prize 2017, pour son roman Un cheval entre dans un bar. Doté de 50.000 livres sterling, le prix britannique récompense un ouvrage étranger traduit en anglais et publié au Royaume-Uni. Mais il est surtout considéré comme la distinction littéraire la plus prestigieuse après le prix Nobel…

La consécration de David Grossman, qui était en lice avec six finalistes, dont son compatriote, aîné et mentor, Amos Oz (pour son roman Judas), a déclenché de nombreuses réactions. Il a été félicité par la ministre de la Culture et des Sports, Miri Regev, par le ministre de l’Education, Naftali Bennett, et par le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, tous trois peu suspects de sympathie pour les idées politiques de l’auteur, un proche du camp de la paix.

Il est vrai que l’écrivain jouit d’un statut très particulier dans son pays. Non seulement ce natif de Jérusalem, âgé de 63 ans, et déjà auréolé de nombreux prix (dont le Médicis étranger en 2011), peut être considéré comme l’écrivain préféré des Israéliens, son roman Quelqu’un avec qui courir se classant en tête des ouvrages israéliens les plus populaires, selon un récent sondage du quotidien Haaretz. Mais cet auteur engagé est souvent présenté comme « la conscience d’Israël ». Tous ses concitoyens ont en mémoire le discours poignant prononcé en novembre 2016, par David Grossman, lors de la commémoration de l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, et moins de trois mois après la mort de son fils Uri, mobilisé lors de la seconde Guerre du Liban. Un cheval entre dans un bar est le premier roman de l’écrivain depuis cette tragédie, survenue alors qu’il achevait l’écriture de son ouvrage Une femme fuyant l’annonce.

La complexité israélienne

Dans ses livres traduits en 30 langues, David Grossman a abordé aussi bien les souffrances des Israéliens que celle des Palestiniens, alors que les deux peuples vivent piégés dans un conflit qui dure depuis des dizaines d’années. Signe qui ne trompe pas : Jessica Cohen, la traductrice d’Un cheval entre dans un bar, récompensée à parts égales avec l’écrivain par le Man Booker International, a annoncé qu’elle donnerait la moitié de son prix à l’association pour les droits de l’homme B’Tselem.

Interviewé sur la radio militaire Galei Tsahal, par la journaliste vedette Ilana Dayan au lendemain de son exploit, David Grossman en a profité pour faire passer quelques messages. « Il est très important qu’une personne en charge des budgets et de la politique publique, n’empêche pas la littérature et l’art d’exprimer leur complexité, car c’est la chose qu’ils sont supposés faire », a-t-il indiqué à l’intention de la très controversée Miri Regev.

L’auteur a d’ailleurs déclaré ne pas se considérer « comme un représentant d’Israël ». « Je suis peut-être le représentant de la complexité de notre situation », a-t-il précisé. Et de conclure : « L’art israélien est admiré à l’étranger, non pas du fait « ancrage à gauche », mais en raison de son caractère complexe ».

Lire l’article de Nathalie Hamou sur le site du Centre Communautaire Laïque Juif (CCLJ) de Bruxelles

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