Samy Cohen : « Israël est une démocratie semi-libérale »

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CHRONIQUES POUR LA PAIX :  Après quatre campagnes électorales en deux ans, et autant de crises politiques, comment se porte la démocratie en Israël ? Paul Ouzi Meyerson pose la Question à SAMY COHEN.

SAMY COHEN est directeur de recherche et enseignant à l’Institut d’études politiques de Paris, il participe au projet CERI (Centre de recherches internationales). Spécialiste des questions diplomatiques et de défense, en particulier liées à Israël, il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et vient de publier « Israël, une démocratie fragile » édité chez Fayard. 

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SAMY COHEN voit la multiplications des consultations en Israël comme une « mauvaise nouvelle politique car une démocratie doit fonctionner d’une manière plus fluide et plus détendue ». Il estime que deux phénomènes sont à l’origine de cette instabilité : d’abord le système électoral proportionnel intégral qui accentue les clivages, mais ce système a correctement fonctionné quand la vie politique israélienne était centrée autour d’un grand pôle de gauche et d’un grand pôle de droite ; ensuite la personnalité de Benyamin Netanyahou qui, sous la menace d’inculpations judiciaires, suscite la profonde méfiance des autres leaders politiques. « Le pays est dans une impasse, on ne peut pas constituer un gouvernement sans le Likoud de Netanyahou mais  il y a d’énormes réticences de la part des autres partis pour le rejoindre. La solution c’est que Netanyahou quitte la scène politique« , analyse le politologue.

Incontestablement, pour Samy Cohen, Israël est la seule démocratie du Moyen-Orient et « elle possède des atouts importants ». Cependant, il considère le régime comme une « démocratie semi-libérale » car certaines réalités viennent assombrir le paysage des libertés et des droits humains. Il s’agit surtout de l’occupation de la Cisjordanie palestinienne, du manque de représentation collective des arabes d’Israël, enfin de la coercition religieuse qu’exerce sur le pays la minorité ultra-orthodoxe juive.

« Le concept d’état Juif et démocratique ne devrait pas poser de problème car Juif définit le peuple et la nation », explique le professeur de sciences politiques. « Malheureusement, une partie de la société israélienne  fait prévaloir la dimension juive alors que l’autre partie donne sa priorité à la dimension démocratique. C’est donc deux conceptions qui s’affrontent, on le constate lors des élections » constate-t-il.

Samy Cohen pense qu’Israël a besoin de rédiger sa constitution car « le système des lois fondamentales qui peuvent être facilement reprises et corrigées lors de simples travaux parlementaires s’avère source d’instabilité institutionnelle ». De plus, il aimerait que « les citoyens israéliens défendent davantage leurs grandes institutions démocratiques, comme celle de la Cour suprême, quand elles sont attaquées par des hommes politiques ou des partis ».

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