Le piège de Gaza

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Le vendredi 30 mars, jour où les Juifs célébraient le premier jour de Pessah – la Fête de la liberté rappelant la sortie des Hébreux de l’esclavage d’Égypte –, le Hamas lançait sa «Marche du retour» en appelant la population de Gaza à se rendre à la frontière avec Israël. Cette date correspondait au «Jour de la terre», jour où les Palestiniens commémorent chaque année la grève générale organisée le 30 mars 1976 dans les villes arabes de Galilée et du Néguev afin de protester contre des confiscations de terres par l’État, lors de laquelle six manifestants arabes furent tués par la police israélienne.

Cette fois, l’armée israélienne avait reçu l’ordre de tirer sur tous les manifestants qui menaceraient les soldats israéliens ou qui tenteraient de franchir ou d’endommager la barrière séparant Israël de la bande de Gaza. Le reste du scénario était malheureusement prévisible: 16 morts et des centaines de blessés à la fin de la journée. Certes, le Hamas savait très bien le risque qu’il faisait courir à sa population, et il porte sa part de responsabilité dans ces événements sanglants. On ne doit pas non plus l’absoudre de son rôle dans la situation de crise humanitaire où la population gazaouie se trouve depuis des années, et de l’utilisation cynique qu’il en fait pour renforcer son emprise sur la scène palestinienne. Par ailleurs, en maintenant l’illusion d’un retour possible en Israël des descendants des réfugiés de 1948, les dirigeants du Hamas ne font qu’entretenir un rêve impossible et rendent de plus en plus difficile une solution de compromis. Enfin, on ne saurait oublier qu’en cessant de payer depuis des mois les salaires de ses fonctionnaires à Gaza, l’Autorité palestinienne a contribué, elle aussi, à aggraver cette crise.

Il n’en reste pas moins qu’Israël, et aussi l’Égypte, portent une lourde part de responsabilité dans la détresse où se trouvent les deux millions de Palestiniens de Gaza qui, en raison du siège qu’ils subissent, ne peuvent satisfaire à leurs besoins fondamentaux comme l’eau ou l’électricité. Israël a, certes, le devoir de protéger sa population contre l’incursion dans son territoire d’hommes armés venus y perpétrer des attentats – comme cela a été le cas encore récemment. Mais il ne peut nier pour autant aux Palestiniens leur droit de manifester de façon non violente contre leur condition présente. Il est temps de mettre fin à cet état des choses, et de redonner espoir aux deux populations pour un autre avenir.

Chaque année, en célébrant Pessah, nous prononçons cette phrase rituelle: «Nous étions des esclaves, nous sommes maintenant des hommes libres». Les Israéliens ne pourront véritablement accéder à cette liberté que le jour où leur pays cessera d’occuper un autre territoire en niant à sa population son droit à l’indépendance.

C’est là tout le sens de notre engagement au sein de JCall. Et c’est parce que cette situation d’occupation ne peut que déteindre sur la démocratie israélienne que nous avons décidé cette année d’organiser le samedi 28 avril, à la mairie du 4ème arrondissement de Paris, un colloque sur le thème «Israël: La démocratie menacée ?».

Vous trouverez tous les renseignements sur le programme de ce colloque sur le site. Attention il est indispensable de s’inscrire à l’avance.

Nous vous adressons, à vous et vos proches, nos meilleurs vœux pour les fêtes de Pessah. En espérant que la voix de la raison l’emportera et que l’on saura éviter un nouveau conflit inutile. Hag sameah

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