Création de la liste Kakhol Lavan et Mise en examen de Netanyahou

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A moins de six semaines de la date des élections, la campagne électorale est véritablement lancée en Israël et le ton est donné. Ce sera une campagne dure.
Deux événements ont marqué l’actualité ces derniers jours et vont la dominer jusqu’aux élections : La création de la liste Kakhol Lavan (Bleu Blanc) et la décision du Conseiller juridique au gouvernement, Avishaï Mandelblit, de mettre en examen Benjamin Netanyahou pour corruption.

Le 21 février, date limite de leur enregistrement, 47 listes ont été déposées pour se présenter aux élections, ce qui constitue un record absolu. Jusqu’à la dernière minute un doute subsistait sur les différents scénarios de fusions possibles entre elles. Et c’est seulement la veille de cette échéance que l’ancien chef d’État-major Beny Gantz, qui a lancé récemment avec Moshé (Boogie) Ya’alon, un autre ancien chef d‘État-major positionné à droite sur le plan sécuritaire mais fermement opposé à Netanyahou dont il a été le ministre de la défense, la liste Hosen l’Ysraël, et Yaïr Lapid, qui dirige le parti centriste Yesh Atid, ont annoncé la fusion de leurs deux mouvements pour créer la liste Kakhol Lavan (Bleu Blanc). Lapid apporte dans « la corbeille de mariage » les structures d’un parti qu’il a créé il y a 7 ans, ce qui manquait à la liste de Gantz. Entre les deux leaders a été acté, en cas de victoire, que Gantz sera Premier ministre pendant deux ans et demi, puis que Lapid, auquel sera échu le poste de ministre des Affaires étrangères, le remplacera jusqu’à la fin de la mandature. Gabi Ashkenazi, un troisième ancien chef d’État-major, qui a été, semble-t-il, l’artisan de cette fusion, les a rejoints dans ce nouveau parti qui, pour la première fois depuis longtemps, menace l’hégémonie du Likoud sur l’échiquier politique israélien.

Devant ce risque, Benjamin Netanyahou a exercé une très forte pression – en leur promettant notamment deux portefeuilles ministériels dont celui de l’éducation nationale – pour convaincre les partis Habayit Hayehoudi (« La Maison juive ») et Otzma Yehudit (« Puissance juive ») de fusionner. Ce dernier parti est l’héritier du “Kach” le parti créé par le rabbin Méïr Kahana qu’un vote de la Knesset a empêché de se représenter aux élections de 1988 avant d’être interdit après l’assassinat de masse commis pas Baruch Goldstein en 1994 dans la mosquée située dans le Caveau des Patriarches à Hébron. Cette décision qui va conduire à faire entrer des députés « kahanistes », racistes, anti –arabes et homophobes dans la prochaine Knesset horrifie beaucoup de monde en Israël et dans la diaspora. JCall, comme JStreet et beaucoup d’autres organisations juives américaines- dont l’AIPAC, le puissant lobby juif américain qui traditionnellement est proche du Likoud – ou JSpace au Canada, condamnent fermement cette décision qui va à l’encontre des valeurs de tolérance et de justice sur lesquels Israël s’est construit.

L’autre événement a donc été la mise en examen du Premier ministre pour corruption, abus de confiance et fraude sur un des trois dossiers dans lesquels il est impliqué et pour abus de confiance et fraude sur les deux autres. Quel sera l’impact de cette décision sur l’électorat du Likoud ? C’est la question à laquelle pour l’instant personne n’a de réponse mais qui déterminera sans aucun doute le résultat des élections : Assisterons-nous, comme Netanyahou essaie de le susciter, à un réflexe de défense de ses partisans autour de lui pour le soutenir contre ce qu’il appelle « le pouvoir des juges et des médias » ? Ou, au contraire, certains de ses électeurs, plus légitimistes, refuseront-ils de voter pour un candidat qui risque d’être inculpé à l’issue de l’instruction pour corruption et décideront-ils de soutenir éventuellement la liste Kakhol Lavan, lui donnant ainsi la possibilité de constituer une coalition, qui, même minoritaire, pourrait compter sur le soutien externe des « partis arabes » ? Avant cette décision, les sondages donnaient une avance à la liste Kakhol Lavan sur le Likoud (36 mandats contre 30), mais le bloc de droite, avec les partis orthodoxes, restait légèrement majoritaire. Qu’en sera-t-il après la mise en examen du Premier ministre, réponse dans les prochains jours !

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