Israël : l’heure du choix (éditorial)

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Après seulement vingt mois d’existence, la 19 ème Knesset a donc voté sa dissolution suite au limogeage par Benyamin Netanyahou de ses partenaires centristes dans la coalition sortante, ce qui fait d’elle la Knesset la plus courte depuis la création de l’État. La plupart des commentateurs voient dans ce nouveau rebondissement sur la scène politique israélienne une erreur stratégique de Netanyahou qui risque de ne pas pouvoir retrouver son poste de Premier ministre après les élections.

Il est encore trop tôt pour se prononcer, car le facteur déterminant sera le rapport des forces entre les différents blocs après les élections. La liste de centre gauche constituée, suite à l’alliance entre le parti travailliste dirigé par Yitzhak Herzog et Hatnoua dirigé par Tzipi Livni, est créditée pour l’instant du meilleur score. Mais elle ne culmine qu’à 23 ou 24 mandats. Face à elle il y aura deux autres blocs :

– Un bloc de droite autour du Likoud de Benyamin Netanyahou et du parti Habaït Hayéhoudi (« La Maison Juive ») de Naphtali Bennett – qui, s’ils font alliance, peuvent devenir la première liste.

– Un bloc du centre droit potentiellement constitué des partis Israël Betéinou (« Israël, Notre Maison ») d’Avigdor Liberman et Koulanou (« Nous Tous ») de Moshé Kahlon,- ex ministre du Likoud qui se présente comme le nouveau cheval blanc de la politique israélienne -, et auquel les sondages prédisent ensemble un score de l’ordre de 24 mandats (cliquer ici pour lire et connaître l’ensemble des résultats du sondage)

Le futur gouvernement sera vraisemblablement constitué par l’alliance de deux de ces blocs contre le troisième. Que fera dans cette nouvelle configuration la liste Yesh Atid conduite par Yaïr Lapid, qui, selon les premiers sondages, aura du mal à franchir la barre des 10 mandats ? Quel sera le score des autres listes et comment se comporteront-elles après le vote, notamment les listes orthodoxes ? Quel impact aura sur le Shass le départ de son ancien leader, Eli Yishaï, qui est sur des positions beaucoup plus droitières que celles soutenues par l’autre leader du parti, Arié Déry ? Les listes dites « arabes » réussiront-elles à fusionner et à mobiliser un électorat qui s’est éloigné des urnes ces dernières années, ce qui conduirait à une augmentation de leur représentation dans la prochaine Knesset ?

Ces questions occuperont les commentateurs jusqu’au 17 mars, date du scrutin. Mais trois mois c’est long au Proche-Orient et on peut s’attendre à des surprises d’ici là. Il semble, au vu de ce début de campagne, que l’on s’oriente vers une confrontation entre deux visions de l’avenir d’Israël diamétralement opposées :

– Une vision fondée sur une approche uniquement nationaliste, qui utilise les menaces existant dans la région pour justifier une politique construite sur la force et l’absence d’initiative à l’égard des Palestiniens ;

–  Une autre vision, sioniste et démocratique, qui est prête à prendre des risques pour la paix.

Les deux derniers gouvernements sous la conduite de Netanyahou ont appliqué la première de ces lignes politiques. On peut en mesurer le résultat :

– insécurité persistante pour la population israélienne avec la reprise récente des attentats, notamment à Jérusalem ;

– augmentation des actes racistes et de la violence au sein même de la société israélienne,
– aggravation de la situation sociale et économique ;

– affaiblissement de l’Autorité palestinienne qui n’a pas obtenu en neuf mois de négociations des résultats tangibles à faire valoir à sa population qui a perdu l’espoir de voir un quelconque changement à sa situation dans un avenir proche ;

– détérioration de l’image d’Israël, même auprès de ses alliés traditionnels, suite notamment à la dernière guerre à Gaza qui n’a rien résolu.

Il est temps pour les Israéliens de faire un autre choix : celui de la paix et de la démocratie,

– le seul qui redonnera un espoir à la population israélienne de voir son quotidien changer ;

– le seul qui, en proposant aux Palestiniens une perspective politique, permettra de rétablir un climat de confiance entre les deux parties ;

– le seul qui redonnera à Israël sa place dans le concert des nations et lui permettra d’espérer s’intégrer dans la région.

JCall soutiendra toutes les listes qui s’engagent véritablement à chercher une solution du conflit sur la base de deux États.

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