Retour de Kerry au Moyen-Orient

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Le secrétaire d’État américain John Kerry est retourné hier au Proche-Orient afin d’ « écouter » les dirigeants israéliens et palestiniens et explorer les moyens de relancer des négociations de paix bloquées depuis septembre 2010, alors que Washington a averti par avance qu’il n’apportait aucun plan de paix dans ses bagages. Venant de Turquie, M. Kerry est arrivé à l’aéroport Ben Gourion ce dimanche 7 avril, il s’est directement rendu à Ramallah en Cisjordanie pour des entretiens dans la soirée avec le président palestinien Mahmoud Abbas, qui lui a déclaré que la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël était « une priorité » en vue d’une reprise des négociations de paix.

 

À Istanbul, le secrétaire d’État américain avait pressé Israël et la Turquie d’accélérer la normalisation de leurs relations en insistant sur le rôle-clé qu’Ankara pouvait jouer dans l’éventualité d’une relance du processus de paix. « Ce n’est pas aux États-Unis d’en poser les conditions ou les termes (mais) nous voulons que cette relation, qui est importante pour la stabilité du Moyen-Orient et même cruciale pour le processus de paix lui-même, revienne à la normale », a jugé M. Kerry devant la presse à l’issue d’un entretien avec son homologue turc Ahmet Davutoglu. « La Turquie peut de nombreuses façons jouer un rôle-clé, apporter une importante contribution au processus de paix (…). Un pays aussi dynamique et énergique que la Turquie peut avoir un impact profond sur le processus de paix », a-t-il plaidé.

Tzipi Livni : « Le processus politique doit se dérouler de façon directe »

Mais la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens, a exclu que la Turquie joue un rôle actif dans l’immédiat dans la relance du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. « Le processus politique doit se dérouler de façon directe entre nous et les Palestiniens », a dit Mme Livni à la radio publique, répondant à une question sur le rôle que pourrait jouer la Turquie dans la relance du processus de paix. « Les dirigeants de la région sont importants. Tout dirigeant palestinien qui souhaite négocier doit bien entendu obtenir le soutien des pays de la région, mais pour le moment nous sommes totalement impliqués dans les efforts en vue de la reprise des négociations directes, tandis que les Américains tentent d’aider à cette relance », a expliqué Mme Livni. « Nous pourrons sous peu évaluer la contribution des pays de la région. L’idée est intéressante, mais cela prendra du temps », a souligné l’ancienne chef de la diplomatie israélienne.

 Tenir ses promesses en matière de « compensations »

Rappelons également que sous la pression des États-Unis, à la fin de la visite historique du président Barack Obama en Israël, M. Netanyahu a présenté le 22 mars les excuses de son pays pour la mort de neuf ressortissants turcs, tués par l’armée israélienne lors de l’assaut en 2010 d’une flottille humanitaire en route pour Gaza. Ce geste a relancé les relations entre les deux pays, suspendues de fait depuis cet incident. Des discussions sur le versement de dommages et intérêts aux familles des victimes turques doivent débuter la semaine prochaine. M. Kerry a notamment insisté hier sur la nécessité pour Israël de tenir ses promesses en matière de « compensations » et souhaité le retour rapide d’ambassadeurs dans les deux pays. « J’ai confiance en la bonne volonté des deux parties », a-t-il affirmé. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui avait accepté les excuses d’Israël « au nom du peuple turc », a d’ores et déjà prévenu que la qualité de la relation entre les deux pays dépendrait largement de l’attitude d’Israël. M. Erdogan, qui réclame la levée du blocus israélien de la bande de Gaza, a annoncé le mois dernier qu’il envisageait d’ici à fin avril une visite dans les territoires palestiniens, y compris à Gaza, une initiative qui ne manquerait pas d’être très critiquée en Israël.

Abbas : la libération des prisonniers palestiniens détenus en Israël est « une priorité »

A Ramallah, le Président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré, ce dimanche 7 avril, au secrétaire d’Etat américain que la libération des prisonniers palestiniens détenus en Israël était « une priorité » dans la perspective d’une reprise des négociations de paix.  Cela comprend la libération des détenus les plus anciens, en particulier ceux qui ont été emprisonnés avant la signature des accords de paix d’Oslo de 1993.

« Le Président Abbas a souligné que cette  libération créerait un climat approprié pour la possibilité de faire avancer le processus de paix », a déclaré M. Abou Roudeina le porte parole de Mahmoud Abbas.

Le Président palestinien a répété dimanche à John Kerry, qu’il exclut une reprise des négociations sans un gel de la colonisation juive sous toutes ses formes.  Mahmoud Abbas demande aussi à négocier sur la base des lignes de 1967. Cela implique un retrait israélien de toute la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Benyamin Netanyahu, Premier ministre de l’Etat d’Israël, a réaffirmé a plusieurs reprises que son pays n’accepterait pas de revenir aux frontières de 1967, qu’il a qualifiées « d’indéfendables ».

Sources : AFP, Reuters et Presse israélienne

 

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