Netanyahou à l’ONU : dénonciation du nucléaire iranien, pas d’initiative pour le processus de paix Israélo-palestinien

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Le Premier ministre de l’Etat d’Israël, Benjamin Netanyahou, a tenu un nouveau discours devant l’assemblée générale de Nations Unies ce lundi 29 septembre 2014. Il intervenait quelques jours après que Mahmoud Abbas ai prononcé une « allocution de combat » devant la même Assemblée (cliquer pour lire l’article sur ce sujet). Le Président de l’Autorité Palestinienne  avait été critiqué pour ses propos sur « le génocide à Gaza », tant du coté israélien que du coté américain.

Benjamin Netanyahou n’a présenté aucune nouvelle proposition politique concernant le conflit israélo-palestinien. Il a dénoncé une nouvelle fois comme péril majeur le développement du nucléaire militaire iranien. Selon le Premier Ministre, il s’agit de la plus grave des menaces à l’égard de  l’Etat d’Israël, plus grave que la poussée agressive des «djihadistes» en Irak et en Syrie. Il a d’ailleurs comparé le Hamas et l’EIIL : « ce sont les deux branches d’un même arbre empoisonné », a-t-il déclaré.

Les partisans et détracteurs de Netanyahou ont réagi en exprimant louanges ou critiques sur la plaidoirie du chef de gouvernement israélien aux Nations-Unies. Rappelons que dans une déclaration politique au pays, le 27 août dernier, Benyamin Netanyahou, avait promis d’ouvrir à Israël une fenêtre diplomatique.

 

Lors de son intervention, Benjamin Netanyahou avait déclaré qu’un Iran doté de l’arme nucléaire représenterait une menace bien plus importante pour le monde que les djihadistes de l’Etat islamique qui se sont emparés de vastes territoires en Irak et en Syrie, « Ne vous méprenez pas, l’EIIL doit être vaincu », a dit le Premier ministre israélien à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, en désignant l’Etat islamique par son ancien sigle. « Mais vaincre l’EIIL et laisser l’Iran devenir une puissance nucléaire potentielle, c’est remporter la bataille mais perdre la guerre. » « Les capacités nucléaires militaires de l’Iran doivent être complètement démantelées », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, au cours de son allocution, Netanyahou a comparé la menace posée par le Hamas pour Israël à la menace de l’État islamique pour la communauté internationale.  »
Rejetant les accusations de «génocide» portées contre Tsahal, dont les frappes ont fait au cœur de l’été plus deux mille morts dans la bande de Gaza, il a justifié cette guerre par la nécessité de lutter contre le «fanatisme musulman». «L’État islamique et le Hamas sont les deux branches d’un même arbre empoisonné, a-t-il martelé, déplorant au passage que certains des pays aujourd’hui engagés dans le combat contre les djihadistes aient, il y a quelques semaines, reproché à Israël sa lutte contre le Hamas… Le Hamas, comme l’État islamique, veut un califat, » a-t-il dit.

De même qu’il avait utilisé, il y a deux ans, une esquisse représentant une bombe pour mettre en garde contre le programme nucléaire iranien, le premier ministre israélien a brandi lundi une photo montrant de petits Palestiniens en train de jouer autour d’un lance-roquette dans les rues de Gaza. «Mesdames et messieurs, a-t-il souligné, voici un crime de guerre!» Tout au long du conflit, Benyamin Netanyahou a accusé le Hamas d’utiliser les habitants de l’enclave côtière comme boucliers humains. À la tribune de l’ONU, il décrit par contraste l’armée israélienne comme «la plus morale du monde», rappelant que des avertissements ont été diffusés à la population de Gaza avant certains bombardements. «Un génocide ?, interroge-t-il encore, comme si Mahmoud Abbas se trouvait face à lui. Dans quel univers moral les auteurs d’un génocide préviennent-ils les civils ennemis afin de leur permettre de se mettre à l’abri ? ».

Itsrak Herzog : « Nous ne savons pas quel Netanyahou croire »

En Israël, les partisans et détracteurs de Netanyahou ont réagi en exprimant louanges ou critiques sur la plaidoirie du chef de gouvernement israélien aux Nations-Unies.
L’opposition s’est montrée assez critique, dénonçant le double-discours du Premier ministre : « Nous ne savons pas quel Netanyahou croire : celui qui parle de compromis politique, ou celui qui, durant les 5 années de son mandat, n’a rien fait pour promouvoir une initiative politique », a déploré le chef de l’opposition travailliste, Itsrak Herzog.

« M. Netanyahou a arraché le masque du visage de Mahmoud Abbas et a prouvé qu’il était le partenaire du Hamas, non un partenaire pour la paix », a déclaré Yariv Levin (Likoud). Le président du Comité des Affaires étrangères et de Défense, le député Zeev Elkin (Likoud) a estimé que c’était une « réponse appropriée à la calomnie et aux mensonges » proférés lors du discours du Président Abbas vendredi.

Côté palestinien, les critiques n’ont pas tardé à fuser après l’allocution du Premier ministre. « Le discours de Netanyahou à l’ONU était une manipulation flagrante des faits et il a tenté de tromper le public en utilisant un langage haineux, calomnieux (…) », a déclaré la directrice du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le Dr Hanan Ashrawi.

Aux Etats-Unis, Jenifer Psaki, la porte-parole de John Kerry (Département d’état), a tenu a indiqué que « L’Iran n’était pas une menace plus importante que l’Etat islamique ». Elle a également rejeté l’affirmation de Netanyahou selon laquelle le Hamas, l’EIIL, l’Iran, le Hezbollah, Boko Haram et d’autres groupes islamistes militants ont le même objectif, un califat musulman mondial.

Benjamin Netanyahou n’a fait aucune proposition, ni lancé aucune initiative concernant le processus de paix entre Israël et les palestiniens tout au long de son discours à l’ONU. Il s’est contenté d’évoquer vaguement « l’indispensable rôle des pays arabes dans les pourparlers avec les palestiniens ». Rappelons que dans une déclaration politique au pays, le 27 août dernier, Benyamin Netanyahou, avait promis d’ouvrir à Israël une fenêtre diplomatique. Lors de sa conférence de presse conjointe avec le ministre de la Défense, Moshé Ya’alon et le chef d’état major de l’armée, Benny Gantz, il avait déclaré que l’un des objectifs assignés par lui aux combats dans la bande de Gaza était « de doter Israël d’un nouvel horizon politique ».

Cliquer ici pour lire le discours de Benjamin Netanyahou devant l’Assemblée générale de l’ONU le 29/09/2014 (en anglais)

 

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