Les élections en six mots et quelques chiffres

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Elections israéliennes : analyse des derniers sondages selon nos amis du CCLJ

Cliquer sur  : Les élections législatives en six mots et quelques chiffres – Centre Communautaire Laïc Juif.

Voici, selon les sondages, le paysage politique qui devrait sortir des urnes, ce mardi 22 janvier. A moins, bien entendu, que les électeurs n’en décident tout autrement…

Sondages : les derniers ont été publiés ce vendredi 18/1. A cette date, ils s’accordaient pour donner 32 sièges au Likoud-Beteinou (droite). Assez pour être le 1erparti du Parlement mais avec 10 élus de moins qu’en 2009.

De même pour le Parti travailliste (centre gauche) qui serait 2èmeen doublant son nombre de sièges : 17 au lieu de 8. Pour la 3èmeplace, les sondages divergent. Selon le Yedioth Aharonot, c’est Yesh Atid, le nouveau parti (centriste laïque) de Yaïr Lapid qui l’obtiendrait avec 13 sièges.

Il dépasserait ainsi le Habait HaYehoudi (extr. dr. religieuse) de Naftali Bennett qui n’en aurait que 12. Le sondage du Haaretz inverse ce résultat : 14 pour Bennett et 12 pour Lapid. De toute façon, Habait HaYehoudi progresse spectaculairement : il n’en avait que 3 en 2009

Viennent ensuite les « listes arabes » à leur étiage habituel : 11 ou 12 sièges. Il s’agit en fait de trois partis : Balad, Ra’am Ta’al et Hadash que l’on regroupe de la sorte parce que, à tort ou à raison, les autres partis ne les reprennent jamais dans leurs coalitions

Suivent leShass (ultra-orthodoxe, sépharade), stable à 11 ou 12 élus (11 en 2009) et l’autre nouveau parti, l’Hatnua centriste de Tzipi Livni avec 8 sièges. Le Meretz (gauche) doublerait ses voix en passant de 3 à 6 députés.

Judaïsme unifié de la Torah(ultra-orthodoxe, ashkénaze) aurait 5 ou 6 sièges, stable par rapport aux 5 de 2009. Et enfin,Kadima (centre droit), le premier parti de la 18èmeKnesset (28 sièges) survivrait de justesse avec 2 députés.

« Spin doctor » : Arthur Finkelstein, Benjamin Netanyahou ne lui dit sans doute pas merci. Ce conseiller en marketing politique est très apprécié aux Etats-Unis, surtout par les ultra-conservateurs du Parti Républicain qui aiment ses campagnes agressives.

C’est lui qui a conseillé au Premier Ministre israélien de faire liste communeLikoud- Israël Beteinu en lui assurant qu’il obtiendrait ainsi davantage de sièges que les 42 gagnés séparément. Bien vu : la liste Israël-Beteinu stagne autour de 32 députés

Système électoral : Comment ça marche ? La Knesset (« Assemblée » en hébreu) est le parlement monocaméral (il n’y a pas de Sénat ou équivalent) d’Israël. Ses 120 députés sont élus pour 4 ans au maximum.

-La Knesset qui verra le jour ce 22 janvier 2013 sera la 19ème dans l’histoire de l’Etat. Environ 5,6 millions de citoyens israéliens ont le droit de vote (qui n’est pas obligatoire). Il faut avoir 18 ans révolus pour être électeur et 21 pour être éligible.

-Le système fonctionne selon la « proportionnelle intégrale » : le pays forme une circonscription unique. L’électeur choisit une liste dont l’ordre a été fixé par les partis. Il n’existe pas, comme chez nous de « vote de préférence » ou de « panachage »

-Les sièges sont rigoureusement attribués selon le pourcentage de voix obtenues : 10% des voix = 12 sièges. Pour limiter l’émiettement que cela entraîne, la loi électorale prévoit toutefois qu’il faut au minimum 75.000 voix pour entrer au Parlement.

Voici peu, on a ajouté l’obligation d’obtenir au moins deux élus, faute de quoi les voix sont redistribuées aux autres listes.

Petits partis (mais ils font un maximum). Ils sont 24. Ils n’auront peut être pas de députés mais la campagne électorale leur a permis de parler de leur programme. Qui ne sont pas toujours si loufoques que cela. Exemples :

-Ahim Anahnou « Tous frères » veut défendre les droits des juifs éthiopiens. Selon son leader : « Le gouvernement nous a amenés ici, mais ne sait pas comment nous intégrer et c’est de pire en pire chaque année ».

-Eretz Hadasha « Nouveau pays » est vent debout contre les corrompus. C’est-à-dire, selon lui, l’ensemble des politiciens qui ont tous des comportements mafieux. Le parti assure détenir assez de secrets « pour qu’ils fassent tous dans leur pantalon »

-Da’am, « le Parti des ouvriers » est original de nombre de façons : c’est le seul à être dirigé par une Arabe israélienne, Asma Zahalka. Le seul aussi à prôner un programme socialiste (à base de nationalisations) et un des rares (avec le Hadash) à être judéo-arabe

-Koah Lehashpia, « le Pouvoir d’influencer ».C’est le genre de parti ultra-orthodoxe qui trouve les Néturei Karta trop modérés : son leader, qui se prétend rabbin, considère Théodore Herzl et Adolf Hitler comme « deux des plus grands criminels de l’histoire »…

-Alé Yarok, « Feuille verte » :Partisan de la légalisation du cannabis, ce parti s’est découvert de nouveaux combats : séparation de l’Etat et de la religion, privatisations tous azimut, transports en commun fonctionnant le shabbat, etc.

-Dor Bonei Haaretz, « la génération qui a construit le pays » se veut le représentant des quelques 820.000 Israéliens de plus de 65 ans. Revendications : ne pas être mis à la retraite d’office à 67 ans. Et « ne pas devoir choisir entre s’alimenter ou acheter des médicaments».

Probabilités : Si l’on prête foi à ces chiffres, il est probable que B. Netanyahou, chef du parti le plus important de la Knesset, sera désigné par le président Shimon Pérès pour former le prochain gouvernement.

-Il est aussi probable qu’il sera tenté de reconstituer une coalition similaire à la précédente : Likoud, Israël Beteinu, Foyer juif, Shass et Judaïsme de la Torah. Ce qui lui donnerait une faible majorité de 63 à 65 sièges sur 120.

-Autre probabilité : B. Netanyahou va essayer de se rallier l’un ou l’autre des partis centristes : Yesh Atid et Hatnoua voire lesTravaillistes. (Leur dirigeante, Sh. Yachimovich a juré que c’était hors de question, ce qui laisse la porte grande ouverte aux négociations…)

Indécis : Même si leur nombre a diminué de 10% en quelques jours, 15% des Israéliens ne savent toujours pas pour qui voter. Ce qui équivaut tout de même à 17 ou 18 sièges. De quoi relativiser tout ce qui précède….

Dimanche 20 janvier 2013
Ouri Wesoly

Source : http://www.cclj.be/article/2/4014

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