Fin de l’occupation : « Exprimons-nous par amour d’Israël »

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Par Nicolas Zomersztajn, Rédacteur en chef de « Regards »(1). 

Publié dans le n° 848 du mardi 4 octobre 2016. 

La question de savoir si les Juifs de diaspora ont le droit de 
s’exprimer publiquement sur la politique israélienne agite régulièrement les Juifs de diaspora. Voici qu’elle réapparait dans la foulée de l’appel « Sauvez Israël » (à propos de la pétition SISO). 

« Mettez un terme à l’occupation », appel lancé par plus de 500 personnalités israéliennes aux Juifs de diaspora, leur demandant de se joindre à elles afin de développer une action coordonnée destinée à mettre fin à l’occupation et à bâtir un nouvel avenir, dans l’intérêt de l’Etat d’Israël et des générations futures.A peine cet appel a-t-il été publié que, sur internet et les réseaux sociaux, les tenants du soutien inconditionnel au gouvernement 
israélien ont tiré à boulets rouges, en le qualifiant notamment « d’appel à nuire à Israël ». Les plus virulents ont même traité de vendus et de traîtres ceux qui soutiennent en Europe cet appel. Pourtant, l’initiative Sauvez Israël. Mettez un terme à l’occupation n’a pas été lancée par des Juifs de diaspora, mais bien par des personnalités israéliennes, et non des moindres : des dizaines de lauréats du Prix Israël, sept généraux, vingt 
anciens ambassadeurs, des artistes mondialement connus, plus de 160 professeurs d’université dont un Prix Nobel d’économie, des anciens ministres et des écrivains, dont A.B. Yehoshua, Amos Oz et David Grossman, la « Sainte Trinité » laïque des lettres israéliennes.
Cette accusation grotesque de nuisance prouve toute l’absurdité du silence que certaines tendances du monde juif voudraient imposer à la Diaspora en matière de politique israélienne, alors qu’elles ne se privent pas elles-mêmes de critiquer bruyamment des citoyens 
israéliens qui ne font que s’exprimer librement et démocratiquement.

Que l’on soit de droite, de gauche ou du centre, personne n’ignore en diaspora qu’Israël est l’Etat du peuple juif, ni que tous les gouvernements israéliens n’ont cessé d’invoquer les droits et les intérêts du peuple juif. Et nous savons aussi que l’immense majorité des Juifs de diaspora reconnait la centralité d’Israël. Dans ces conditions, nous avons le droit légitime de nous exprimer. Bien entendu, il n’est pas question de se substituer au gouvernement israélien, émanation du libre choix de ses citoyens. Il s’agit d’exprimer une opinion, légitime en démocratie, sur un problème existentiel pour Israël et l’ensemble du peuple juif. L’écrivain A.B. Yehoshua, Prix Bialik et Prix Israël, avait déjà invité en 2004 les Juifs de diaspora à ne pas se murer dans le silence : « Il est juste et approprié que les Juifs en diaspora, angoissés par le destin et la situation d’Israël, se donnent le droit d’exprimer leur opinion sur la politique israélienne et essaient d’influencer démocratiquement le public israélien pour qu’il change de position ou pour soutenir telle ou telle orientation ».

C’est la raison pour laquelle nous répondons favorablement à cet appel qui nous est lancé par ces 500 personnalités israéliennes. Leur cause est notre cause et comme elles, nous avons le sentiment que l’occupation des Territoires 
palestiniens mine les fondements moraux et démocratiques de l’Etat d’Israël. C’est précisément parce que nous sommes inconditionnellement attachés à l’existence d’Israël que nous conditionnons notre soutien à ses gouvernements à l’aune des principes démocratiques en vigueur dans nos sociétés. Face aux dangers auxquels Israël est confronté, nous ne pouvons pas nous murer dans le silence, ni accepter sans sourciller des choix politiques qui risquent de transformer Israël en un Etat binational dans lequel les Juifs deviendront à terme une minorité.

Si nous souhaitons témoigner de notre solidarité à Israël, nous ne pouvons plus miser sur le statu quo actuel. Comme l’avait déclaré récemment notre ami, l’ambassadeur d’Israël, Elie Barnavi : « Il est temps de comprendre enfin : se débarrasser du fardeau des Territoires n’est pas une concession faite aux Palestiniens ; c’est une mesure de salut public pour les Israéliens ».

(1) « Regards » est la revue mensuelle du Centre Laïc Juif de Bruxelles (CCLJ David Susskind).

Cliquer ici pour lire cet article dans la revue « Regards »

Cliquer ici pour signer la pétition  « Sauvez Israël »

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