JCall tient son séminaire européen à Paris

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JCall a tenu son Séminaire européen les 24 et 25 septembre dans les locaux du centre Medem et du Cercle Bernard Lazare. C’est désormais une tradition que de commencer l’année (la « rentrée » de septembre qui correspond plus ou moins à la nouvelle année juive) en établissant le bilan des actions menées par JCall dans les pays européens où l’organisation est présente et de coordonner les opérations pour l’avenir.

Cette année, une quarantaine de personnes ont participé à la rencontre, venues de Belgique, Italie, France, Suisse. Plusieurs organisations juives ont également envoyé des représentants (Maison I. Rabin, Association Judaïsme et Humanisme, Commission Centrale de l’Enfance – rue de Paradis).

Après un tour d’horizon riche des initiatives prises dans différents pays mais dans un contexte inquiétant, sur fond de terrorisme et de montée du populisme en Europe, de blocage du processus de paix et de perpétuation de l’occupation dans les Territoires palestiniens, de guerre au Moyen-Orient, il a été convenu que JCall se mobiliserait pour marquer le Cinquantième anniversaire de la Guerre des 6 jours (juin 1967) qui est à la fois une victoire d’Israël mais également le début de la « colonisation » juive en Cisjordanie.

En prévision de cet événement, JCall a décidé de soutenir la campagne « Save Israel Stop the Occupation » (SISO, en français : « Sauver Israël Stopper l’Occupation) et de coordonner ses actions en Europe dans ce cadre en 2017. SISO est une initiative lancée par différentes personnalités israélienne soutenue par de nombreuses ONG (Organisations Non Gouvernementales) favorables à la paix et au dialogue entre Israéliens et Palestiniens. SISO a lancé un appel à tous les Juifs de diaspora (cliquer ici pour le consulter en français sur notre site) pour qu’ils encouragent le gouvernement d’Israël à reprendre les négociations avec l’Autorité palestinienne et à mettre fin à l’occupation. Leur appel est en train d’être diffusé non seulement en Europe mais aussi aux Etats-Unis et dans plusieurs pays d’Amérique du Sud.

Bilan des acteurs européens de JCall

Samedi 24 septembre, le séminaire débute dans les locaux du Centre Medem. Les délégations de Belgique, d’Italie, de France et de Suisse sont en place ainsi que les invités, en tout une quarantaine de participants. Le porte-parole de chaque délégation présente la situation dans son pays et les actions que JCall y a menées.

France, au centre Gérard Unger

France, au centre Gérard Unger

Pour la France, Gérard Unger, le président de JCall (dont la succession est assurée depuis peu par Meïr Waintrater), évoque avec gravité la situation tendue qui prévaut en France suite à la multiplication des attentats meurtriers menés par des terroristes islamistes, pour la plupart d’origine française. Il se réfère aux fortes tensions politiques et communautaires qui ont lieu dans la perspective des prochaines élections présidentielles. Ce climat favorise les extrêmes. Le Front National se tient en embuscade, mais pas seulement lui, la gauche radicale et, pour partie, ambigüe à l’égard des islamistes aussi. Gérard pense qu’il va être difficile pour JCall de se faire entendre dans ce contexte car l’attention sera essentiellement tournée sur la campagne électorale. Mais, il ne faut pas se désengager pour autant et prendre la parole à l’occasion de la commémoration de la Guerre des 6 jours est une bonne occasion si on fait bien la différence entre la victoire militaire elle-même contre l’agression des armées arabes et l’occupation de la Cisjordanie qui s’en est suivie, puis la lente mais inexorable et puissante poussée des implantations dans les Territoires palestiniens. Soutenir l’appel de SISO lancé par 500 personnalités israéliennes à l’intention de la diaspora lui paraît une bonne opportunité de promouvoir notre cause.

Gérard rappelle qu’en 2016 JCall-France a multiplié les contacts avec le Ministère des affaires étrangères, avec les équipes de Laurent Fabius puis de Jean-Marc Ayrault qui lui a succédé. JCall a notamment soutenu l’initiative de Paix française lancée par le Président Hollande. Cette initiative semble s’être un peu enlisée dans les sables de la guerre en Irak et en Syrie. Il constate que le colloque organisé par JCall sur le thème «Israël entre chaos régional et défis intérieurs», à Paris en avril dernier, a été un succès.

 

Italie, Giogio Gomel prend la parole

Italie, Giogio Gomel prend la parole

Pour l’Italie, Giorgio Gomel indique que JCall a pris de nombreux contacts avec le Ministère des affaires étrangères italien et également avec des responsables de la diplomatie de la Communauté européenne. Cela a été utile pour favoriser les idées de JCall mais il ne faut pas oublier que les communautés juives et musulmanes de la Péninsule sont plus petites que celles de France et que la sensibilité du public italien au problème israélo-palestinien y est donc moins forte.

Giorgio estime très positif l’appel de SISO à la diaspora, il pense pouvoir défendre avec plus d’efficacité les positions de JCall au sein des instances communautaires juives italiennes  à partir de cette initiative. Il faut aussi continuer à démontrer que le coût de l’occupation est énorme pour Israël, tant politiquement que socialement et économiquement…

Pour JCall Suisse Léo Kaneman à gauche

Pour JCall Suisse, Léo et Massia Kaneman à gauche et au centre

Pour la Suisse, Massia et Léo Kaneman rappellent que l’activité de JCall porte essentiellement sur Genève et Lausanne. Un nouveau jeune président vient d’être nommé à la tête de l’association. Il a pris des contacts avec des groupes proches des idées de JCall en Suisse alémanique, Zurich notamment. JCall Suisse est déjà en relation avec le professeur Daniel Bar Tal qui est à l’initiative du mouvement SISO. Une réunion est prévue avec lui le 17 novembre à Genève.

Léo souligne que JCall Suisse est également en contact avec le mouvement israélien Lohamim la Chalom (« combattants pour la paix » en hébreu) qui est une organisation regroupant des anciens soldats de l’armée israélienne et des anciens combattants palestiniens qui militent ensemble pour mettre fin au conflit

Pour JCall Belgique, Willy Wolsztajn intervient

Pour JCall Belgique, Willy Wolsztajn

Pour la Belgique, Willy Wolsztajn reprend les termes « d’ambiance politique difficile », tout du moins pour la ville de Bruxelles. Comme en France, la multiplication des attentats islamistes ne pousse pas à la tolérance. Il y a un antisémitisme arabo-musulman qui s’exerce contre la communauté juive et cela se ressent au niveau de l’école, par exemple. Dans ce contexte il est difficile d’être audible quand on tient un discours mesuré sur le Moyen-Orient. Pourtant JCall multiplie les contacts avec les organisations politiques belges et opère avec l’appui du CCLJ (Centre Communautaire Laïque Juif de Bruxelles). De nombreuses activités ont été consacrées en son sein au dialogue israélo-palestinien et au dialogue entre les cultures.

Willy estime que nous devons mener un combat pour la Diaspora, pour Israël, pour la paix et la démocratie mais beaucoup de gens ont du mal à comprendre que toutes ces valeurs puissent cohabiter et se défendre simultanément.

 

Perspectives par David CHEMLA, Secrétaire général de JCall

David Chemla, dessine les contours géopolitiques dans lesquels le mouvement européen doit opérer avant de définir ses perspectives d’action.

Il constate que prévaut un blocage diplomatique généralisé en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. Cette question n’est plus inscrite dans les priorités des grandes puissances et des pays du Moyen-Orient. Ce qui prévaut ce sont les guerres et les affrontements civils en Syrie, en Irak, au Yémen, en Libye… Ces conflits ne sont plus locaux, ils ont pris une dimension internationale dramatique avec l’implantation du terrorisme de masse en Europe, Belgique et France notamment, ainsi qu’en Amérique du Nord. De plus, souligne David, reprenant l’analyse de Gérard Unger (voir ci-dessus), aux États-Unis comme en France nous sommes entrés dans une période d’élection présidentielle qui place tout actualité différente en dehors du champ de vision médiatique.

 

Perspectives par David Chemla (deujxième au premier plan)

Perspectives par David Chemla (deuxième au premier plan)

En Israël, la majorité de la population ne voit, au pire, les relations avec les Palestiniens uniquement que sous l’angle sécuritaire, ou ne les traitent, au mieux, que par l’indifférence et le déni. Compte tenu de ce climat, les partis d’opposition à la Knesset ne font pas de la reprise des négociations avec les Palestiniens ou de la critique de l’occupation leurs sujets prioritaires. Seule, une partie de la société civile continue de travailler sur ces enjeux politiques cruciaux. De nombreuses Organisations Non Gouvernementales (ONG) prennent des initiatives pour que l’occupation des territoires palestiniens, l’extension des colonies juives restent à l’ordre du jour de la société israélienne. D’ailleurs, souligne David, ce n’est pas un hasard si le gouvernement Netanyahou, soutenu par l’extrême droite à la Knesset, a fait adopter des lois limitant les moyens d’action de ces ONG. Seule la Cour Suprême d’Israël empêche la droite nationaliste israélienne d’aller plus loin dans ce sens, d’ailleurs elle-même fait l’objet d’attaques en provenance des partis nationalistes.

Pour David, il est vital que JCall garde le contact avec ces ONG et continue de les soutenir. Parmi les actions engagées par la société civile en Israël, l’appel de SISO à l’occasion du 50ème anniversaire de la Guerre des 6 jours, qui est aussi le début de l’occupation de la Cisjordanie, aux Juifs de la diaspora (cliquer ici pour voir l’appel sur le site) est déjà tout un programme : Save Israel Stop Occupation. Cette campagne, lancée par l’universitaire Daniel Bar Tal, cherche à mobiliser les ONG pour la Paix et les personnalités hostiles à la poursuite de l’occupation. David constate que SISO a déjà le soutien du « Forum des ONG pour la Paix » qui regroupe une centaine d’organisations.

David propose donc que JCall se mobilise en Europe et organise des actions de soutien à SISO. La première de ces réunions se tiendra à Paris le 17 octobre au Cercle Bernard Lazare en soutien à « La Marche de l’Espoir » organisée en Israël du 4 au 19 octobre par le mouvement israélien « Women Wage Peace » (Les Femmes pour la Paix) qui s’inscrit dans la campagne de SISO. David suggère que d’autres manifestations en soutien à celle Marche soient organisées dans d’autres villes européennes.

 

Compte rendu rédigé par Paul Ouzi Meyerson

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